De l'aide affrétée par l'ONU était déjà arrivée, à bord d'appareils thaïlandais.
La junte freine toujours l'acheminement de l'aide d'urgence : seul un premier avion de l'Onu a atterri jeudi. Face à l'urgence, les Etats-Unis envisagent de larguer de la nourriture.
La Birmanie, malgré une pression internationale intense, s'ouvre encore difficilement jeudi à l'aide internationale qui s'offre pourtant massivement à elle pour secourir plus d'un million de sinistrés du cyclone Nargis. Un premier avion de l'ONU, un appareil du Programme alimentaire mondial (PAM), a atterri jeudi à Rangoun, l'ex-capitale. Un avion grec transportant de l'aide humanitaire devrait rapidement lui succéder. Athènes a obtenu jeudi le feu vert des autorités birmanes. Mais la parcimonie des autorisations irrite l'ONU, qui se dit « déçue » par le manque de coopération de la junte. "Rangoun n'a pas refusé l'entrée aux équipes humanitaires étrangères, mais il ne l'a pas facilitée » a déploré un porte-parole de l'organisation, qui tente de discuter directement avec le chef de la junte birmane, Than Shwe. Elle l'a exhorté à se focaliser sur l'aide aux victimes du cyclone plutôt que sur le référendum constitutionnel.Face à la lenteur de la junte, qui ne fait rien pour faciliter l'entrée en Birmanie des humanitaires, Washington a annoncé se préparer pour des largages d'aide aux sinistrés de Nargis, laissant entendre qu'il pourrait se passer de l'accord de la junte birmane pour ces largages. Une éventualité rejetée par Robert Gates, le secrétaire américain à la Défense.
La junte birmane est l'une des bêtes noires de Washington, mais les Etats-Unis la pressaient depuis plusieurs jours d'accepter leur assistance après le passage le week-end dernier de Nargis qui pourrait avoir fait plus de 100.000 morts. L'ambassadeur américain a précisé que Washington acheminera tout de même de l'aide, via les Nations unies.
Les visas difficiles à obtenir
L'aide internationale commence à renforcer les équipes humanitaires qui se trouvaient sur place au moment de la catastrophe. Mais les moyens sont largement insuffisants face à une population qui manque de tout: eau, nourriture, abris, médicaments. L'ONU a d'ailleurs demandé à la junte birmane d'envoyer une centaine d'experts, notamment du Fonds des Nations unies pour l'enfance (Unicef).
Mais le processus d'obtention de visas prend du temps. Le régime militaire en Birmanie, l'un des pays les plus fermés de la planète, avait prévenu les travailleurs humanitaires en début de semaine qu'ils devraient négocier avec lui pour pénétrer sur le territoire.
Mercredi soir, un bilan officiel encore provisoire relayé par la télévision d'Etat faisait état de 22.980 morts et 42.119 disparus.D'autres chiffres bien plus lourds circulent. Dans la seule localité de Labutta et les 63 villages voisins, un responsable local, a parlé d'environ 80.000 morts. Dans l'ensemble du delta, «il pourrait y avoir plus de 100.000 morts», a avancé la chargée d'affaires américaine à Rangoun, Shari Villarosa. «On évalue à 5.000 km2 la superficie submergée. Au moins un million de personnes ont besoin d'aide», a estimé jeudi le porte-parole onusien Richard Horsey.
Malgré la situation catastrophique, la junte a maintenu samedi le référendum sur une nouvelle Constitution qui, selon l'opposition, pérennisera surtout la mainmise des militaires sur le pouvoir. Le vote ne sera reporté, au 24 mai, que dans 47 municipalités particulièrement affectées.
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