Birmanie :
«Laissez-nous venir vous aider»
Devant l'ampleur de la catastrophe, un nouveau bilan fait état de 22.000 morts, les Etats-Unis et l'Union européenne pressent la junte de faciliter le travail des équipes humanitaires.
Alors que les équipes de l'ONU sont toujours en attente de leurs visas pour se rendre en Birmanie et que le bilan du cyclone s'est encore alourdit, montant à 22.000 morts, la pression monte sur la junte. L'UE a demandé à la junte à «faire tous les efforts possibles pour coopérer» avec les organisations humanitaires. De son côté, George W. Bush s'est dit disposé à faire «beaucoup plus» que la première aide d'urgence américaine de 250.000 dollars débloquée mardi. Le président américain a pressé la junte, qui refuse toute aide directe, d'accepter l'aide américaine. « Les généraux doivent autoriser nos équipes d'évaluation des désastres de venir. Laissez les Etats-Unis venir vous aider», a-t-il plaidé, indiquant que les Etats-Unis se tenaient prêts à envoyer des moyens de l'US Navy. En fin de journée, la Maison-Blanche a annoncé mardi une deuxième aide de trois millions de dollars.
Face à l'ampleur de la catastrophe dont le tribut ne cesse de s'alourdir, les autorités birmanes ont finalement accepté de recevoir l'aide internationale. Une main tendue que les généraux birmans n'ont pas l'habitude de saisir mais le pouvoir a imposé ses conditions. Il n'accepte l'aide internationale seulement dans la mesure où il la distribue lui-même, ce qui faait craindre que les généraux se servent au passage. les équipes humanitaires qui se rendront dans le pays devront négocier avec le régime leur entrée sur le territoire
Il y a urgence. Le tribut humain de Narhis porté mardi à 22.000 morts, risque encore de monter : 41.000 personnes sont portées disparues. La localité de Bogalay d'où sont originaires 10.000 des victimes est la plus touchée. Dans cette ville détruite à 95%, située à 90 km au sud-ouest de Rangoun, la plupart des 190.000 habitants sont sans-abri. La plupart des victimes ont été ont été happées par la vague géante de 3.5 mètres de haut, provoquée par le passage de Nargis, cyclone de force 3 dont les vents soufflaient jusqu'à 190 km/h. Le mur d'eau a balayé et inondé la moitié des maisons dans les villages situés au-dessous du niveau de la mer.
Accusations de Laura Bush
Nargis est le cyclone le plus meurtrier en Asie, depuis 1991, où 143.000 personnes avaient été tuées au Bangladesh. Des images satellitaires de NASA ont montré des rizières entièrement inondées et Rangoun encerclée par les eaux. Des humanitaires ont observé de vastes zones jonchées de cadavres. Tout le delta de l'Irrawaddy, où vivent vingt-quatre millions de Birmans (la moitié de la population) a été dévasté : des bateaux ont été emportés, des maisons détruites et d'énormes arbres déracinés.
Les promesses d'aide affluent. La Chine, la Norvège, la République tchèque, les Pays-Bas, l'Allemagne, la Suède, la Thaïlande, l'Australie et le Canada ont également annoncé des mesures d'aides, financières et logistiques. Paris a promis 200.000 euros. La Commission européenne a débloqué une aide de deux millions d'euros, prioritairement dirigée vers la fourniture d'abris et d'eau potable. Les 250.000 dollars de Washington transiteront par le PAM et d'autres organisations «de telle sorte que l'argent ne passe pas directement par le gouvernement», l'une des bêtes noires de Washington.
La junte doit désormais faire face à polémique montante sur l'absence d'évacuation. L'épouse du président américain, Laura Bush, l'a accusé d'avoir failli à sa mission d'alerter les Birmans de l'arrivée d'un cyclone. Mêmes reproches de la part de l'agence métrologique indienne. Celle-ci affirme avoir averti les autorités birmanes 48 heures avant la venue de Nargis, prédisant sa trajectoire et force. L'agence estime que la junte disposait d'assez de temps pour prendre des mesures de précaution telles que l'évacuation des habitants en danger.
Critiques du parti d' Aung San Suu Kyi
Signe de la gravité de la situation, la junte militaire au pouvoir dans l'ancienne Birmanie depuis 46 ans, a finalement reporté au 24 mai le référendum sur une nouvelle constitution dans les secteurs de Yangon et du delta d'Irrawaddy. Dans le reste du pays, le scrutin aura lieu comme prévu le 10 mai. Une décision jugée « inacceptable » par le parti de l'opposante birmane Aung San Suu Kyi. La Ligue nationale pour la démocratie dénonce un manque de «respect pour les difficultés auxquelles la population est confrontée avec la catastrophe» et affirmant «ne pas avoir vu d'aide efficace aux victimes».
» EN IMAGES - scènes de désolation en BirmanieAlors que les équipes de l'ONU sont toujours en attente de leurs visas pour se rendre en Birmanie et que le bilan du cyclone s'est encore alourdit, montant à 22.000 morts, la pression monte sur la junte. L'UE a demandé à la junte à «faire tous les efforts possibles pour coopérer» avec les organisations humanitaires. De son côté, George W. Bush s'est dit disposé à faire «beaucoup plus» que la première aide d'urgence américaine de 250.000 dollars débloquée mardi. Le président américain a pressé la junte, qui refuse toute aide directe, d'accepter l'aide américaine. « Les généraux doivent autoriser nos équipes d'évaluation des désastres de venir. Laissez les Etats-Unis venir vous aider», a-t-il plaidé, indiquant que les Etats-Unis se tenaient prêts à envoyer des moyens de l'US Navy. En fin de journée, la Maison-Blanche a annoncé mardi une deuxième aide de trois millions de dollars.
Face à l'ampleur de la catastrophe dont le tribut ne cesse de s'alourdir, les autorités birmanes ont finalement accepté de recevoir l'aide internationale. Une main tendue que les généraux birmans n'ont pas l'habitude de saisir mais le pouvoir a imposé ses conditions. Il n'accepte l'aide internationale seulement dans la mesure où il la distribue lui-même, ce qui faait craindre que les généraux se servent au passage. les équipes humanitaires qui se rendront dans le pays devront négocier avec le régime leur entrée sur le territoire
Il y a urgence. Le tribut humain de Narhis porté mardi à 22.000 morts, risque encore de monter : 41.000 personnes sont portées disparues. La localité de Bogalay d'où sont originaires 10.000 des victimes est la plus touchée. Dans cette ville détruite à 95%, située à 90 km au sud-ouest de Rangoun, la plupart des 190.000 habitants sont sans-abri. La plupart des victimes ont été ont été happées par la vague géante de 3.5 mètres de haut, provoquée par le passage de Nargis, cyclone de force 3 dont les vents soufflaient jusqu'à 190 km/h. Le mur d'eau a balayé et inondé la moitié des maisons dans les villages situés au-dessous du niveau de la mer.
Accusations de Laura Bush
Nargis est le cyclone le plus meurtrier en Asie, depuis 1991, où 143.000 personnes avaient été tuées au Bangladesh. Des images satellitaires de NASA ont montré des rizières entièrement inondées et Rangoun encerclée par les eaux. Des humanitaires ont observé de vastes zones jonchées de cadavres. Tout le delta de l'Irrawaddy, où vivent vingt-quatre millions de Birmans (la moitié de la population) a été dévasté : des bateaux ont été emportés, des maisons détruites et d'énormes arbres déracinés.
Les promesses d'aide affluent. La Chine, la Norvège, la République tchèque, les Pays-Bas, l'Allemagne, la Suède, la Thaïlande, l'Australie et le Canada ont également annoncé des mesures d'aides, financières et logistiques. Paris a promis 200.000 euros. La Commission européenne a débloqué une aide de deux millions d'euros, prioritairement dirigée vers la fourniture d'abris et d'eau potable. Les 250.000 dollars de Washington transiteront par le PAM et d'autres organisations «de telle sorte que l'argent ne passe pas directement par le gouvernement», l'une des bêtes noires de Washington.
La junte doit désormais faire face à polémique montante sur l'absence d'évacuation. L'épouse du président américain, Laura Bush, l'a accusé d'avoir failli à sa mission d'alerter les Birmans de l'arrivée d'un cyclone. Mêmes reproches de la part de l'agence métrologique indienne. Celle-ci affirme avoir averti les autorités birmanes 48 heures avant la venue de Nargis, prédisant sa trajectoire et force. L'agence estime que la junte disposait d'assez de temps pour prendre des mesures de précaution telles que l'évacuation des habitants en danger.
Critiques du parti d' Aung San Suu Kyi
Signe de la gravité de la situation, la junte militaire au pouvoir dans l'ancienne Birmanie depuis 46 ans, a finalement reporté au 24 mai le référendum sur une nouvelle constitution dans les secteurs de Yangon et du delta d'Irrawaddy. Dans le reste du pays, le scrutin aura lieu comme prévu le 10 mai. Une décision jugée « inacceptable » par le parti de l'opposante birmane Aung San Suu Kyi. La Ligue nationale pour la démocratie dénonce un manque de «respect pour les difficultés auxquelles la population est confrontée avec la catastrophe» et affirmant «ne pas avoir vu d'aide efficace aux victimes».
» VIDÉO - Les dégâts du cyclone
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