La junte peine à accepter l'aide internationale
Les organisations non gouvernementales, tout comme l'ONU, sont en butte aux réticences de la bureaucratie birmane.
Terrassée par l'ampleur du désastre, la junte au pouvoir depuis près d'un demi-siècle a fini par accepter l'aide internationale. Les généraux, très sourcilleux de la souveraineté nationale, suspectent toujours les étrangers de «tactiques sournoises visant à leur perte». Ils n'ont ouvert les portes du pays qu'à contrecœur. En 2004, lors du tsunami, la Birmanie avait été l'unique pays affecté à refuser l'aide étrangère. «Inutile», avaient alors tranché les galonnés. Cette fois-ci, pour désamorcer la colère des populations, le régime n'a guère eu d'autre solution que d'accepter les mains tendues. Tout en restant sur ses gardes.
Le ministre birman du Bien-Être social a prévenu que les équipes qui voudront intervenir devront négocier avec le régime leurs entrées sur le territoire. Une source proche des militaires assure que toutes les agences de sécurité sont en alerte et qu'une circulaire leur enjoint de «surveiller les organisations internationales et de limiter leurs mouvements jusqu'au référendum de samedi».
La fermeté affichée des autorités birmanes laisse craindre aux ONG que les difficultés pour atteindre les milliers de sinistrés durent bien longtemps encore. Les visas ne sont distribués qu'au compte-gouttes. Les pesanteurs administratives entravent le fonctionnement des organisations qui tentent de porter secours aux victimes.
Seuls quelques groupes humanitaires, World Vision par exemple, ont pu déployer des équipes. Les autres, à commencer par les agences humanitaires des Nations unies, qui selon le secrétaire général, Ban Ki-moon, «feront tout ce qu'elles pourront pour fournir une assistance d'urgence», peinent à vaincre les résistances.
Hier, les experts du Fonds des Nations unies pour l'enfance (Unicef) et de la Fédération internationale de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge n'avaient toujours pas obtenu les documents pour se rendre sur place. «Nous attendons», résumait poliment Véronique Taveau, porte-parole de l'Unicef à Genève. Par peur de la junte, les critiques restent voilées. «Si nous protestons, nos chances d'avoir des visas s'envolent», glisse une employée d'une ONG.
Bush voudrait faire plus
Les diplomates n'ont pas plus d'influence. Le soutien des États est purement et simplement refusé par la junte. «Ils n'ont pas accepté l'aide directe et ils n'ont pas accepté le personnel que nous leur proposions», a regretté le ministre français des Affaires étrangères, Bernard Kouchner. Paris a débloqué une enveloppe de 200 000 euros en faveur des organisations humanitaires déjà présentes en Birmanie.
Le président américain, George Bush, a pour sa part indiqué que les États-Unis se tenaient prêts à envoyer des moyens de l'US Navy, notamment le navire USS Essex qui croise au large de la Thaïlande. «Mais nous voulons faire beaucoup plus», a expliqué Bush en exhortant la junte à ouvrir ses frontières à l'aide américaine. Toute la journée d'hier, les appels similaires se sont multipliés, en vain. De son côté, la Chine, proche alliée du régime birman, a annoncé un don d'urgence d'un million de dollars, sous forme d'«argent liquide et de matériel».
À la mauvaise volonté politique de leurs interlocuteurs officiels, les sauveteurs doivent ajouter les immenses problèmes logistiques. L'accès aux zones dévastées est presque impossible. Selon des témoins, «les routes encombrées de débris» forment «une véritable jungle». Les hélicoptères sont le seul moyen d'atteindre les sinistrés.
L'organisation des secours est compliquée par la rupture des lignes téléphoniques. «Faute de communications, nous n'avons que très peu de renseignements, reconnaît un humanitaire. On ne peut pas encore véritablement se rendre compte, ni des dégâts ni des besoins. Mais on sait déjà que sans une rapide aide extérieure, la catastrophe sera immense.»
Terrassée par l'ampleur du désastre, la junte au pouvoir depuis près d'un demi-siècle a fini par accepter l'aide internationale. Les généraux, très sourcilleux de la souveraineté nationale, suspectent toujours les étrangers de «tactiques sournoises visant à leur perte». Ils n'ont ouvert les portes du pays qu'à contrecœur. En 2004, lors du tsunami, la Birmanie avait été l'unique pays affecté à refuser l'aide étrangère. «Inutile», avaient alors tranché les galonnés. Cette fois-ci, pour désamorcer la colère des populations, le régime n'a guère eu d'autre solution que d'accepter les mains tendues. Tout en restant sur ses gardes.
Le ministre birman du Bien-Être social a prévenu que les équipes qui voudront intervenir devront négocier avec le régime leurs entrées sur le territoire. Une source proche des militaires assure que toutes les agences de sécurité sont en alerte et qu'une circulaire leur enjoint de «surveiller les organisations internationales et de limiter leurs mouvements jusqu'au référendum de samedi».
La fermeté affichée des autorités birmanes laisse craindre aux ONG que les difficultés pour atteindre les milliers de sinistrés durent bien longtemps encore. Les visas ne sont distribués qu'au compte-gouttes. Les pesanteurs administratives entravent le fonctionnement des organisations qui tentent de porter secours aux victimes.
Seuls quelques groupes humanitaires, World Vision par exemple, ont pu déployer des équipes. Les autres, à commencer par les agences humanitaires des Nations unies, qui selon le secrétaire général, Ban Ki-moon, «feront tout ce qu'elles pourront pour fournir une assistance d'urgence», peinent à vaincre les résistances.
Hier, les experts du Fonds des Nations unies pour l'enfance (Unicef) et de la Fédération internationale de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge n'avaient toujours pas obtenu les documents pour se rendre sur place. «Nous attendons», résumait poliment Véronique Taveau, porte-parole de l'Unicef à Genève. Par peur de la junte, les critiques restent voilées. «Si nous protestons, nos chances d'avoir des visas s'envolent», glisse une employée d'une ONG.
Bush voudrait faire plus
Les diplomates n'ont pas plus d'influence. Le soutien des États est purement et simplement refusé par la junte. «Ils n'ont pas accepté l'aide directe et ils n'ont pas accepté le personnel que nous leur proposions», a regretté le ministre français des Affaires étrangères, Bernard Kouchner. Paris a débloqué une enveloppe de 200 000 euros en faveur des organisations humanitaires déjà présentes en Birmanie.
Le président américain, George Bush, a pour sa part indiqué que les États-Unis se tenaient prêts à envoyer des moyens de l'US Navy, notamment le navire USS Essex qui croise au large de la Thaïlande. «Mais nous voulons faire beaucoup plus», a expliqué Bush en exhortant la junte à ouvrir ses frontières à l'aide américaine. Toute la journée d'hier, les appels similaires se sont multipliés, en vain. De son côté, la Chine, proche alliée du régime birman, a annoncé un don d'urgence d'un million de dollars, sous forme d'«argent liquide et de matériel».
À la mauvaise volonté politique de leurs interlocuteurs officiels, les sauveteurs doivent ajouter les immenses problèmes logistiques. L'accès aux zones dévastées est presque impossible. Selon des témoins, «les routes encombrées de débris» forment «une véritable jungle». Les hélicoptères sont le seul moyen d'atteindre les sinistrés.
L'organisation des secours est compliquée par la rupture des lignes téléphoniques. «Faute de communications, nous n'avons que très peu de renseignements, reconnaît un humanitaire. On ne peut pas encore véritablement se rendre compte, ni des dégâts ni des besoins. Mais on sait déjà que sans une rapide aide extérieure, la catastrophe sera immense.»
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