jeudi 29 mai 2008

Comment tombe-t-on amoureux ?

Comment tombe-t-on amoureux ?
Derrière le coup de foudre, se cacherait une «carte du tendre», sorte de profil idéal que se fabriquerait chaque individu pour trouver l'âme sœur.
HISTOIRES DE SAVOIR - La chronique de Jean-Luc Nothias du 28 mai.
La recherche scientifique est incorrigible. Il faut qu'elle se mêle de tout. La voici en train d'essayer de mettre en équations l'amour. De mettre en place des instruments pour détecter le coup de foudre, le moment où il survient, son intensité, ses conséquences. Trouvera-t-on un jour un vaccin contre les pulsions ? Trouvera-t-on un moyen pour allumer ou éteindre à volonté notre flamme ? On en est loin, heureusement. Car si l'on sait assez bien décrire ce qu'il se passe après être tombé amoureux, on est bien incapable d'expliquer le «pourquoi du comment». Néanmoins, en quelques années, d'énormes progrès ont été réalisés dans le domaine des neurosciences. Petit à petit, le cerveau livre ses secrets si jalousement gardés. Et la base biologique des émotions, qui sont les signes extérieurs des sentiments, commence à être connue. Tout comme les emplacements dans le cerveau des différents centres nerveux qui gèrent notre vie sentimentale et finalement guident nos comportements en nous aidant à prendre des décisions.
Tomber amoureux est presque une nécessité, on va le voir, pour les humains. Bien que n'étant pas la seule espèce à être majoritairement monogame et, comme les autres, soucieuse d'assurer sa reproduction et sa descendance, les hommes et les femmes ont développé des stratégies bien particulières pour assurer, autant que faire se peut, la longévité de leurs relations. Car la fécondation d'un ovule par un spermatozoïde ne nécessite pas de grandes déclarations enflammées, la rédaction effrénée de poèmes, l'achat de bouquets de fleurs et mille autres choses. Tout cela pour faire que, aiguillonné par le désir, le plaisir, transitoire, pave la longue route, pas forcément tranquille d'ailleurs, du bonheur à long terme.
D'un point de vue biologique, il faut d'abord savoir que nous sommes «deux en un». Notre corps d'un côté, et notre cerveau de l'autre. Ils sont physiquement séparés par des barrières membraneuses. Mais ils sont en interaction permanente. Si le cerveau mène généralement la danse, le corps peut lui aussi imposer des décisions. Chacun peut déclencher, en fonction des circonstances, des tempêtes hormonales ou des calmes inébranlables. Ils peuvent aussi parfois s'opposer, s'empêcher mutuellement d'agir.
Un jeu subtilentre le corps et le cerveau
Le corps envoie des informations au cerveau via ses instruments sensitifs, vue, ouïe, odorat, toucher, goût… Le cerveau, qui va analyser ces informations, dispose de deux façons de réagir : d'une, par le biais de ses «câbles» nerveux, il va par exemple ordonner à des membres de bouger, et, de deux, en se comportant en véritable glande par l'envoi d'hormones, comme la dopamine, par exemple, vers les organes. Là où tout se complique, c'est que le corps lui aussi produit des hormones dont certaines, pas toutes, peuvent agir dans le cerveau, comme les hormones sexuelles, les stéroïdes. Et que le cerveau peut agir sur lui-même en secrétant des hormones à usage interne. Cela fait beaucoup de circuits possibles, d'interactions et de rétroactions compliquées. Ces hormones sont produites dans une petite zone située au centre et en bas du cerveau, l'hypothalamus. C'est lui le vrai centre nerveux des passions. Et c'est lui qui va être maître d'œuvre des réactions du corps lorsque, par exemple, on tombe amoureux : accélération du rythme cardiaque, de la respiration et de la sudation, apparition de rougeurs, montée de chaleur…
Si on ne peut nier que des «mécanismes biologiques» sont au cœur des réactions du corps aux sentiments amoureux, tomber amoureux met en jeu bien d'autres facteurs. Les neurobiologistes estiment ainsi maintenant qu'au cours du développement d'un individu, tout comme il acquiert par exemple le langage, il se dote de sortes de «cartes psychiques», représentations mentales d'«idé­aux» qui gouverneront ses choix, ses attirances et ses comportements. Et il se fabrique ce qu'un célèbre neurobiologiste a appelé la «carte du tendre». Elle dépeint dans votre tête, inconsciemment, votre amoureux(se) idéal(e) et votre relation idéalisée. Ce que l'on appelle aussi joliment «l'âme sœur».
Et on a effectivement pu montrer que l'hypothalamus devait avoir des liens très forts avec des régions de l'encéphale en charge des représentations et des processus intellectuels. Avec donc, de plus, l'intervention de la mémoire, sur le mode de la «madeleine de Proust».
Mais cette «carte du tendre» est susceptible de changement et d'évolution. Même si le plaisir lié aux actes amoureux, penser à l'autre, se tenir la main, du tendre baiser à l'acte sexuel, est conçu pour renforcer, avec force émissions d'hormones, la représentation mentale de l'autre et la relation amoureuse, cela ne suffit malheureusement pas toujours.
Pour en savoir plus : Voyage extraordinaire au centre du cerveau, Jean-Didier Vincent. Éditions Odile Jacob.
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mardi 27 mai 2008

Jean Nouvel dessinera la tour Signal

Jean Nouvel dessinera la tour Signal de la Défense
Au centre, le projet défendu par Jean Nouvel. A gauche la tour dessinée par Jean-Michel Wilmotte et a droite celle conçue par Daniel Libeskind.
L'architecte français a remporté le concours pour la construction d'une tour de 300 mètres, aussi haute que la tour Eiffel, dans le quartier d'affaires de la région parisienne.
Le gratte-ciel de 300 mètres qui incarnera le renouveau de la Défense à l'horizon 2015 sera dessiné par Jean Nouvel. L'architecte français a en effet remporté le concours pour la construction de la tour Signal, a-t-on appris mardi de source proche du dossier.
L'annonce officielle doit être faite mardi matin à la Cité de l'Architecture par Patrick Devedjian, président du conseil général des Hauts-de-Seine et patron de l'Etablissement public pour l'aménagement de La Défense (Epad).
C'est Le Parisien qui a annoncé le nom de l'architecte retenu dans son édition de mardi, citant le cabinet de Jean Nouvel.
Jean Nouvel était en concurrence avec quatre autres projets, portés par les architectes Jacques Ferrier, Norman Foster, Daniel Libeskind et Jean-Michel Wilmotte.
L'architecte, lauréat du prix Pritzker 2008, la plus prestigieuse récompense mondiale du secteur, sera associé aux investisseurs Medea et Layetana pour ce projet.
140 000 mètres carrés de surface
Son projet prévoit une tour de 301 mètres, d'une surface de 140.000 mètres carrés, répartis en bureaux (50.000 m2), logements (33.000 m2), hôtel (39.000 m2), équipements publics (8.000 m2), commerces et restaurants (10.000 m2).
La construction de la Tour Signal s'inscrit dans le cadre plus large d'un plan de renouveau de La Défense, lancé en 2006 par Nicolas Sarkozy alors qu'il occupait les fonctions de président du conseil général des Hauts-de-Seine et de l'Epad, et de ministre de l'Intérieur, en charge de l'Aménagement du territoire.
Véritable manne pour les investisseurs, ce plan prévoit la construction de 450.000 m2 de bureaux nouveaux ou issus de démolitions-reconstructions et 100.000 m2 de logements à horizon.
L'Epad veut voir dans cet édifice, qui rivalisera de hauteur avec la tour Eiffel (environ 300 mètres), un symbole architectural aussi fort que la Grande Arche ou le Cnit, alors que le quartier d'affaires fête ses 50 ans cette année.

EN IMAGES - Les cinq projets en lice

vendredi 23 mai 2008

Manchester roi d'Europe

Manchester roi d'EuropeLe gardien néerlandais Edwin van der Sar (en vert) a apporté la victoire à Manchester United en bloquant le tir au but de Nicolas Anelka.
Sous une pluie battante, Manchester United a remporté la Ligue des Champions à l'issue d'une séance de tirs au but à suspense (1-1, 6 tab 5). MU réalise un fantastique doublé après le championnat d'Angleterre !
Un petit air d'Angleterre flottait ce mercredi dans les rues de Moscou. La crème anglaise s'était donné rendez-vous dans la capitale russe pour la finale de la Ligue des Champions. D'un côté le talent et la classe incarnés par Manchester United, récent champion d'Angleterre, double vainqueur de la compétition. De l'autre, la puissance et le physique, deux caractéristiques qui collent à la peau de Chelsea, le dauphin de MU, finaliste pour la première fois de son histoire. Qui allait avoir le dernier mot ?
Lampard répond à Ronaldo
Sur une pelouse flambant neuve mais gorgée d'eau, les deux équipes décidaient d'attaquer les débats avec le frein à mains. Beaucoup de tension et surtout d'appréhension offraient 20 premières minutes sans saveur, seulement égayées par un festival technique de Ronaldo dont le centre se révélait un poil trop long pour Hargreaves (16e). Un match tactique, fermé à double tour entre deux formations se connaissant sur le bout des doigts. Mais avec des Mancuniens plus fringants et surtout plus entreprenants. C'est donc le plus logiquement du monde que MU ouvrait le score par l'intermédiaire de l'inévitable Ronaldo d'une tête imparable sur un centre parfait de Brown (26e). Chelsea tentait bien de réagir dans la foulée avec un missile hors-cadre de Ballack (27e) mais le jeu des Blues restait bien timide et trop stéréotypé. Plus mobile, plus vif, plus présent physiquement, MU accentuait la pression, obligeant Cech à une énorme double parade sur une tête plongeante de Tevez, puis sur une frappe de Carrick (35e), avant que Tevez ne rate d'un crampon d'assommer Chelsea (42e). L'Argentin avait de quoi s'en mordre les doigts. Car après une incroyable erreur d'appréciation de Ferdinand tout proche de tromper son propre gardien, auteur d'un réflexe étonnant (34e), Lampard profitait d'un coup de billard dans la surface mancunienne sur une frappe lointaine d'Essien, et d'une glissade de Van der Sar, pour égaliser juste avant la pause (1-1, 45e).
Manchester en souffrance
Une égalisation aux allures de coup de massue sur les têtes mancuniennes. Hormis un centre d'Evra mal apprécié par Hargreaves (54e), Manchester désertait la surface londonienne au retour des vestiaires. Pressé il est vrai par des Blues bien plus haut sur le terrain. Chelsea se décidait enfin à mettre le nez à la fenêtre et prenait même clairement l'ascendant. Seul problème, la précision n'était pas au rendez-vous. Ni Essien en véritable bulldozer (55e), ni Ballack d'un missile à 25 mètres n'attrapaient le cadre alors que Vidic dégageait en catastrophe sous la menace de Drogba (57e). Bousculé, physiquement emprunté, MU subissait la domination stérile des Blues. Bizarrement, Sir Alex Ferguson n'apportait aucun sang frais et les vagues bleues continuaient de déferler. Malouda s'effondrait dans la surface après un contact avec Ferdinand sans que l'arbitre ne daigne broncher (77e) avant que Drogba ne touche du bois sur une merveille de frappe enveloppée (78e). La quasi-totalité des initiatives était à mettre à l'actif des hommes de Grant mais ni Drogba (80e, 85e), ni Ballack (83e) ne parvenaient à modifier le tableau d'affichage. L'entrée historique de Giggs, recordman de matches sous le maillot mancunien (759), ne changeait rien. Les 22 acteurs avaient le droit à 30 minutes supplémentaires.
Drogba perd ses nerfs, Chelsea perd tout court
Au vu de la fatigue générale des Red Devils, le pire était à craindre pour la bande à Ferguson. Il s'en fallait d'ailleurs de peu pour que Lampard ne crucifie MU d'une frappe sans élan dans la surface. Mais la barre transversale en décidait autrement (94e). La réponse mancunienne était tout aussi percutante avec un véritable caviar d'Evra pour Giggs. Le Gallois se voyait déjà fêter son but avec les supporters. C'était sans compter sur un retour phénoménal de Terry, sauveur de la maison bleue (100e). Cuits à point, perclus de crampes, les joueurs perdaient par la suite leurs nerfs. Drogba, coupable d'une gifle sur Vidic, rentrait même précipitamment aux vestiaires (117e) alors que l'arbitre sortait trois biscottes de plus en moins de deux minutes ! Le match se terminait dans la confusion la plus totale. Les deux équipes n'ayant pu se départager, les tirs au but allaient définir le vainqueur de cette 53e finale de la Ligue des Champions. A ce petit jeu-là, c'est Manchester qui se montrait le plus solide. Sous une pluie battante, Terry ratait la balle de match en trouvant le poteau avant que Van der Sar ne repousse la tentative d'Anelka lors de la cruelle mort subite (6-5). MU remporte sa 3e Ligue des Champions !
Résultat de la finale :
Manchester United - Chelsea 1-1, 6-5 tab

mercredi 21 mai 2008

Tecktonik jusqu'à la pointe des cheveux

Tecktonik jusqu'à la pointe des cheveux La mèche structurée, propre aux adeptes de cette danse, rebooste le marché des fixants capillaires.
On le sait, l'utilisation abusive de gel chez les collégiens désespère des générations de mères et de coiffeurs depuis l'ère de la brosse, dans les années 1980. Pourtant, l'année 2007 avait accusé un recul de 8% des ventes (en volume) de produits fixants: la coiffure cartonnée semblait en danger. C'était sans compter sur la déferlante du style Tecktonik, mélange improbable de crête façon Beckham, de nuque longue et de mèches plus effilées que jamais. Très codée, cette coiffure implique l'usage intensif de produits de «styling», d'ailleurs totalement assumé chez ces jeunes dont le mouvement de danse préféré consiste à faire semblant de s'appliquer frénétiquement du gel. Une aubaine pour les marques qui ont vu redécoller les ventes dans ce secteur en ce début d'année. Comme Vivelle-Dop qui lançait en décembre dernier le gel ­Turbo à fixation extrême en quelques secondes, très utile «les matins difficiles ».
Chez Studio Line (L'Oréal), on vise aussi clairement la cible Tecktonik. D'ailleurs, les nouveaux vapos et cires de la gamme Indestructible intègrent la technologie « mémoire de forme » qui permet à la coiffure de revenir en place même après une pirouette sur la tête. As du marketing viral, la marque a convaincu le site YouTube de lancer une chaîne en ligne dédiée au phénomène Tecktonik. Entre octobre et janvier derniers, 367 000 visiteurs ont posté les vidéos de leurs prestations ou voté pour «le roi et la ­reine de la Tecktonik en France». Les gagnants ont pu tourner un nouveau film, sponsorisé par L'Oréal et diffusé depuis hier sur un réseau de sites spécialisés.
Dans les salons affiliés à L'Oréal Professionnel, même cause, mêmes effets. Les coiffeurs ont enregistré, chez les moins de 25 ans, une augmentation de 66% des demandes de «coiffage aux doigts » et autant de sollicitations sur le bon usage d'une cire texturisante ou d'un spray séchage rapide de la ligne Play Ball. N'en déplaise aux mères, le pot de gel a encore de belles années devant lui.

La tour la plus haute du monde

Dubai, 12h00 : la construction de la tour la plus haute du monde, Burj Dubai, a pris du retard. On ne devrait pas pouvoir y monter en décembre de cette année comme cela l'était initialement prévu mais plutôt en 2009.

Le passeport sera biométrique en 2009

Le passeport sera biométrique en 2009
Les machines nécessaires à la fabrication des premiers passeports biométriques seront disponibles dans cinq départements test (Somme, Oise, Aube, Gironde, Loire-Atlantique) à l'automne.
Le dernier décret autorisant la généralisation du passeport biométrique vient de paraître. Les premiers exemplaires seront attribués en octobre.
Quelle différence avec le passeport électronique? Ce dernier avait été lancé en 2006. Indispensable pour pouvoir entrer sans visa sur le territoire américain, il contenait déjà une puce électronique où étaient enregistrées toutes les données d'état civil de la première page ainsi que la photo d'identité en format numérique. Le passeport biométrique comprendra de surcroît les empreintes digitales numérisées du détenteur du document. Son coût est identique : 60 €, à régler par timbres fiscaux.
Le document sera confectionné à l'Imprimerie nationale, comme son prédécesseur. Le nouveau livret pourrait être obtenu en une semaine, ­prévoit-on au ministère de l'Intérieur, et il serait infalsifiable. Les possesseurs d'un ancien passeport ne sont pas obligés de le changer et ils pourront voyager sans encombre, jusqu'à échéance de sa date de validité.
Le calendrier du lancement. Cinq départements test (Somme, Oise, Aube, Gironde, Loire-Atlantique) devraient accueillir les premières machines nécessaires à la fabrication des premiers passeports biométriques cet automne. Mais le ministère de l'Intérieur doit encore choisir le fabricant des machines qui produiront et enregistreront les photos ainsi que les empreintes digitales numérisées pour la puce parmi quatre candidats à l'appel d'offres.
La généralisation du nouveau document est prévue pour 2009, conformément à un accord européen du 13 décembre 2004. Au mois de juin de l'année prochaine, 2 000 mairies (une vingtaine par département) devront donc à leur tour être équipées pour les photos et la prise d'empreintes. Les très grosses mairies auront plusieurs stations. Les petites ne seront pas équipées du tout, le matériel étant trop coûteux.
Les photos. Toutes les mairies ne disposeront pas du matériel photographique adéquat, les demandeurs ont donc la possibilité de réaliser les deux photos d'identité demandées où ils le souhaitent. Elles doivent être « de format 35 × 45 mm, identiques, récentes et parfaitement ressemblantes, de face et tête nue ». Mais, inquiets pour leur chiffre d'affaires, les photographes professionnels envisagent de saisir le Conseil d'État.
Les empreintes. «Lors du dépôt de la demande de passeport, il est procédé au recueil des empreintes digitales de huit doigts», prévoit aussi le décret. Car certaines personnes ont des empreintes altérées. Les enfants de moins de 6 ans, qui n'ont pas encore leurs empreintes définitives, ne sont pas concernés. Les mairies n'étant pas toutes équipées pour la prise d'empreintes, les demandeurs devront se rendre à la mairie la plus proche disposant d'une «station».
Confidentialité. La question s'est posée lors de la mise en ­route du passeport électronique. La Cnil (Commission nationale de l'informatique et des libertés) avait alors jugé que les «mesures techniques» et les «garde-fous» proposés par le ministère de l'Intérieur pour garantir «l'authentification, la confiden­tialité et l'intégrité des données enregistrées sur le composant électronique du passeport» étaient suffisantes. Toutefois, d'autres organismes comme le Comité consultatif national d'éthique, se sont émus de possibles dérives. Le Fidis (Futur de l'identité dans la société de l'information) s'était de son côté inquiété de la possibilité de lecture à distance des données «à une distance de 10 mètres du porteur, de façon transparente et sans contrôle interactif».
L'exception à la règle. Un passeport ne comportant pas de composant électronique, d'une durée de validité d'un an, pourra encore être délivré. Mais uniquement à «titre exceptionnel et pour des motifs de nécessité impérieuse ou d'urgence dûment justifiée», selon le décret. Reste à savoir lesquels…

Les députés britanniques autorisent les «chimères»

Les députés britanniques autorisent
les embryons hommes -animaux
Les parlementaires ont donné leur feu vert aux recherches menées sur ces embryons issues de l'intégration d'ADN humain dans des ovules d'animaux. Aucune législation au monde ne va aussi loin sur ce point.
L'Autorité britannique pour la fertilité humaine et l'embryologie avait déjà accordé un feu vert à deux équipes scientifiques, mais la recherche sur les embryons hybrides est désormais autorisée par principe en Grande-Bretagne. Lundi soir, les députés britanniques ont en effet rejeté à une écrasante majorité (336 pour, 176 contre) un amendement visant à interdire totalement ces « chimères », du nom donné aux organismes dotés de deux patrimoines génétiques distincts.
On trouve quelques chimères naturelles, et des recherches sur chimères génétiques créées par l'homme ont été menées de longue date. Mais il s'agit ici d'embryons hybrides issus d'ovules animaux dans lesquelles les chercheurs intègrent de l'ADN humain. Objectif : faciliter les recherches sur certaines maladies dont Alzheimer, Parkinson ou la mucoviscidose, dont souffre le fils cadet du premier ministre Gordon Brown. Ce dernier soutenait personnellement ce texte sensible pour lequel, comme le veut la tradition parlementaire britannique, les députés bénéficiaient d'une totale liberté de vote. Le chef de file des conservateurs, David Cameron, avait également défendu les embryons hybrides, face aux opposants, au premier rang desquels les catholiques, qui dénoncent des « expériences à la Frankenstein ».
Bébés donneurs et figure paternelle
Ce feu vert parlementaire pose néanmoins des limites : Les hybrides seront réservés à des fins exclusivement scientifiques. Ils doivent être détruits au plus tard au bout de 14 jours de développement et il est interdit de les implanter dans l'utérus d'une femme ou d'un animal.
Un autre amendement, qui devait interdire les « vrais hybrides » (ovule animal fécondé par du sperme humain et vice-versa, et non par l'intégration directe d'ADN dans le noyau), a été rejeté, mais avec une moindre marge (286 contre 223).
Ce texte était une des mesures phares du projet de loi dit «Fécondation humaine et l'embryologie» (
lire le texte du projet et les débats en anglais), déjà approuvé par les Lords, qui remet à jour des lois de bioéthique datant de 1990. Il prévoit également la possibilité de donner naissance par fécondation in vitro (FIV) à des « saviour siblings », des « bébés donneurs » censés sauver la vie de leurs frères ou sœurs malades. Un amendement pour les interdire a été rejeté quelques heures plus tard par 342 voix contre 163. Mardi, les députés doivent se prononcer sur deux mesures tout aussi polémiques : l'accès des couples lesbiens et des femmes célibataires à la FIV via la suppression du « besoin de figure paternelle » dans les textes, et le raccourcissement des délais d'avortement, de 24 à 22 ou 20 semaines.

L'Asie, un terrain pour les catastrophes naturelles

L'Asie,
un terrain pour les catastrophes naturelles
Le 26 décembre 2004, un séisme sous-marin au large de Sumatra déclenchait un tsunami qui allait toucher une grande partie des côtes de l'Asie du Sud-Est, comme ici en Thaïlande. Crédits photo : SIPA
Après le cyclone en Birmanie et le tremblement de terre en Chine, il semble que l'explosion des catastrophes naturelles en Asie ne tienne pas au hasard. C'est une des régions les plus sismiques au monde, qui concentre de surcroît tous les ingrédients d'un cocktail climatique explosif.
Cela ressemble à une véritable série noire. D'abord, le cyclone Nargis, début mai en Birmanie, responsable de plus de 100 000 morts. Puis mi-mai, un séisme de magnitude 7,9 à Chengdu en Chine qui aurait causé lui, selon les derniers chiffres, le décès de plus de 50 000 personnes. Sans compter les disparus, les sans-abri, les blessés. Moins de quatre ans après le tsunami dévastateur du 26 décembre 2004, l'Asie semble une nouvelle fois en proie à la colère des dieux. Comme si les éléments naturels s'acharnaient tout particulièrement sur cette partie du monde. L'Orient serait-il davantage prédisposé que d'autres régions du globe à subir l'ire des éléments ? La question en dérange plus d'un. «Pour nous, ce n'est qu'une coïncidence», lance Mustapha Meghraoui, physicien géologue à l'Institut de physique du globe de Strasbourg, qui insiste sur la nécessité, pour les scientifiques, d'avoir une vision non à court terme mais sur 3 000 ans.
Il reste que les faits sont là : depuis 1970, les cinq catastrophes les plus meurtrières recensées par le réassureur Swiss Re ont frappé l'Asie. «En 2007, le Bangladesh, l'Inde, la Chine et le Pakistan ont déploré le plus grand nombre de victimes de catastrophes», note la dernière étude Sigma, réalisée par le réassureur.
Il faut dire que la zone concentre une série de données géophysiques qui en font une région à risques. Elle est une des zones les plus peuplées et à la fois les plus sismiques de la planète. Avec, d'une part, tout le système tectonique indo-himalayen dû à la poussée de l'Inde contre le continent et, d'autre part, toute une série de très longues failles dans le Sud-Est et l'Est, où les séismes sont très nombreux et ramassés dans des périmètres réduits (notre carte). «En tectonique des plaques, les vitesses de déformation en Asie figurent parmi les plus rapides», explique Mustapha Meghraoui. Au niveau de Sumatra, par exemple, la plaque indo-australienne se déplace vers la plaque eurasienne au rythme de 5 à 6 centimètres par an, l'activité sismique s'échelonnant ailleurs de quelques millimètres à 7 centimètres par an.
Il faut dire aussi que d'un point de vue climatique, comme l'explique Philippe Dandin, directeur de la climatologie de Météo France, cette région de l'Orient «présente aussi tous les ingrédients d'un cocktail explosif». À commencer par le choc frontal entre les masses d'eau chaude provenant de l'océan Pacifique et de l'océan Indien avec les masses d'air froid issues de Sibérie et du Tibet, qui provoquent des cyclones. Lorsque les vents s'engouffrent dans le golfe du Bengale, qui joue comme un entonnoir, ainsi que c'est arrivé en Birmanie, ce sont des millions de mètres cubes d'eau qui peuvent alors être charriés vers l'intérieur des terres.
Changement climatique
«Le cyclone Nargis est intervenu très tôt dans la saison des cyclones, relève Philippe Dandin. On craint beaucoup une accélération des précipitations, car avec la mousson et les sols détrempés, les effets se superposent.» De quoi faire redouter aux experts un impact négatif sur les stocks de riz.
«Depuis cinquante ans, la fréquence et l'intensité des inondations suivent une tendance à la hausse», constate aussi Paul de Fraipont, directeur du Sertit (service d'imagerie satellite au service des acteurs de la protection civile et de l'humanitaire en cas de catastrophe naturelle), qui cartographie actuellement la Birmanie. D'où l'inquiétude des réassureurs, qui assistent, eux, à une augmentation des dommages assurés dus à ce type de sinistres, en hausse de 12 % par an dans le monde, relève Swiss Re : il en a coûté pas moins de 6 milliards de dollars en 2005, contre 500 millions en 1970.
De là à établir un lien avec le changement climatique, il n'y a qu'un pas, que Swiss Re n'hésite pas à franchir dans son étude Sigma : «L'élévation des températures entraîne une intensification du système hydrologique, laquelle se traduit par des précipitations plus fortes ainsi que par des crues plus nombreuses et plus importantes», en se référant au dernier rapport du Groupe intergouvernemental d'experts sur l'évolution du climat (Giec).
Selon des chercheurs indiens (1), le changement climatique a également pour effet d'accentuer les précipitations au moment de la mousson sur le continent indien. En étudiant les relevés journaliers des précipitations de 1951 à 2000 dans le centre de l'Inde, ces climatologues ont observé que la fréquence et l'amplitude des pluies intenses augmentaient, tandis que celles des épisodes plus modestes avaient tendance à décliner. Les experts du Giec nous ont en effet prévenus : les événements climatiques extrêmes risquent de se multiplier.
(1) «Science», 1er décembre 2006.

Sida: "toujours 3,000,000 de morts par an en Afrique"

Le Sida:
"toujours trois millions de morts par an en Afrique"
VIDEO - A l'occasion des 25 ans de la découverte du VIH, entretien avec Martine Perez, médecin et chef du service Sciences du Figaro.
Cliquez ici :

dimanche 18 mai 2008

Lyon VII sur le trône

Lyon VII sur le trône
Sacré pour la septième fois d'affilée samedi à Auxerre (1-3), Lyon a sans doute décroché le titre le plus difficile de son règne.
En France, le football est un jeu simple : 22 joueurs courent après un ballon et à la fin, c'est toujours Lyon qui gagne. Comment ne pas être tenté de remettre au goût du jour la célèbre maxime de Gary Lineker ? Pour la septième année consécutive, l'OL domine l'Hexagone. Aucun club auparavant n'avait autant eu la mainmise sur le football français. Et ce malgré l'exode massif des forces vives l'été dernier (Tiago, Abidal, Malouda…), malgré quelques erreurs de casting bien inhabituelles sur les bords du Rhône (Crosas, César Delgado, Cléber Anderson). Malgré cette envie palpable en France de voir enfin le Roi renversé. Malgré surtout une hégémonie jamais aussi proche de prendre fin. Un village peuplé d'irréductibles Gaulois niché sur les bords de la Garonne a résisté jusqu'au bout à l'envahisseur lyonnais.
Lyon n'a pas tout maîtrisé
Pourtant, la bande à Perrin semblait avoir tué tout suspense au soir de la 28e journée et d'une véritable démonstration de force face à son dauphin (4-2). Avec 9 points d'avance sur les Girondins, l'OL n'avait plus rien à craindre… Mais ce Lyon version 2007-2008 a cette caractéristique qui le distingue de ses devancières : il n'a jamais respiré la sérénité. Même avec un tel pécule, le club rhodanien a réussi à se faire peur et à jouer avec les nerfs de ses supporters. Jamais le public rhodanien n'a retrouvé ce rouleau compresseur, broyeur des illusions adverses, tant redouté ces dernières années. Il faut dire que dès le départ, des signes de fébrilité étaient apparus. Deux défaites lors des trois premières journées avaient semé le doute dans l'esprit de l'opinion publique. Les deux claques reçues en Ligue des Champions contre Barcelone mais surtout contre les Glasgow Rangers à domicile (0-3) n'avaient fait que confirmer cet état de fait. La machine à gagner ne ronronnait pas. Elle était plutôt sérieusement encrassée. Juninho, le chef d'orchestre du jeu lyonnais, n'avait plus ses jambes de 20 ans et défensivement, l'OL a souffert des absences conjuguées de Cris et Coupet, gravement blessés en début de saison.
Heureusement il y a Benzema
Ce titre, Lyon est allé le chercher avec ses tripes. Avec son cœur. Grâce aussi et surtout au talent de Karim Benzema. Depuis des années, le désormais septuple champion de France était à la recherche d'un grand buteur, un joueur capable de faire basculer à lui seul une rencontre. Le club de Jean-Michel Aulas l'a enfin trouvé ! Lors de l'exercice où l'édifice n'a jamais autant chancelé. Les chiffres parlent d'eux-mêmes : la saison dernière, l'OL avait été sacré avec la meilleure défense de L1 (27 buts encaissés soit 10 de moins que cette saison !). Après seulement 21 journées, il avait déjà connu le gout amer de la défaite autant de fois que durant tout l'exercice précédent (5) ! Hasard ou coïncidence ? Une chose est certaine, Lyon n'a pas dégagé cette force collective des cuvées précédentes. L'OL 2007-2008, ce fut plutôt une somme d'individualités sur laquelle le club s'est reposé pour s'extirper de situations compliquées. Et Benzema, avec ses 20 buts en Ligue 1, en est le plus bel exemple. De là à dire que l'attaquant français est l'arbre qui cache la forêt, il n'y a qu'un pas…
Perrin n'a jamais fait l'unanimité
Symbole d'une saison historique loin d'avoir été éclatante : Alain Perrin n'est pas certain de briguer un deuxième mandat. Le technicien français est pourtant en passe de réaliser ce qu'aucun de ses prédécesseurs n'est parvenu à faire : le doublé Championnat-Coupe de France ! Mais les relations entre Perrin et son président sont pour le moins tendues. Jean-Michel Aulas est même monté au créneau pour recadrer son coach après un nul sans saveur contre Rennes à Gerland lors de la 31e journée (1-1). En cause ? Les décisions tactiques de l'ancien entraîneur de Sochaux et le choix des hommes. Le problème est que Perrin ne bénéficie pas non plus du soutien du vestiaire. Rappelons tout de même qu'à son arrivée, certains cadres n'avaient pas hésité à lui donner un surnom quelque peu cynique : PPH, en d'autres termes, passera pas l'hiver ! Arrivé sur les bords du Rhône fort d'une réputation de fin tacticien et auréolé du titre de vainqueur de la Coupe de France, Perrin n'est jamais parvenu à imprimer sa patte. Il était tout de même venu avec l'intention de tout chambouler et de mettre en place son 4-4-2. Finalement, il a rapidement mis son schéma fétiche au placard pour ressortir le 4-3-3 qui a fait ses preuves à Lyon. Un désaveu de plus. Certes, Lyon est entré un peu plus dans la légende du football français. Mais nul doute que cette saison marquera un tournant dans l'histoire du club…

Chine : les survivants fuient les risques d'inondations

Chine : les survivants fuient les risques d'inondations
Les rescapés prennent la fuite, à l'ouest de la province du Sichuan. (AP)
Le dernier bilan confirmé du séisme fait état de 29.000 morts, dont 20.000 dans une seule ville du Sichuan, la province sinistrée.
Plusieurs milliers de Chinois ont fui des zones situées à proximité de l'épicentre du séisme qui a frappé lundi le sud-ouest de la Chine, où le bilan officiel s'élève désormais à 29.000 morts, dont 20.000 dans la seule ville de Deyang.
Ces milliers de rescapés redoutent les risques d'inondation d'un lac où le niveau des eaux a dangereusement grimpé. Le lac Haizi, dans le comté de Beichuan, «pourrait déborder à tout moment», a indiqué l'agence officielle Chine nouvelle, sans donner de précision sur l'explication de cette montée des eaux, alors qu'aucune pluie n'a récemment touché la région. Les habitants ont quitté leurs maisons pour se réfugier sur les hauteurs, mais 46 d'entre eux, blessés, n'étaient pas encore à l'abri.
Certains témoins ont affirmé qu'un barrage avait cédé près de Beichuan, dans la province du Sichuan, tandis que d'autres évoquaient le lac qui débordait. Une responsable des secours locaux a affirmé que les eaux du lac Haizi, niché entre deux montagnes, ne grimpaient pas rapidement. Les experts tentaient de trouver le moyen d'évacuer le surplus d'eau.
Élan de solidarité
Outre les risques d'inondations, les quelque 5 millions de réfugiés du séisme doivent également lutter contre les risques d'épidémies qui menacent les survivants, notamment après la destruction de tous les réseaux de distribution d'eau potable. Après les fortes pluies qui sont tombées le lendemain de la catastrophe, le soleil a fait sa réapparition et l'air chargé d'humidité a accéléré la décomposition des cadavres. Plus de 10.600 personnes seraient encore sous les décombres.
Toutefois, un expert de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a rappelé que les risques d'épidémie ne viennent pas des corps en décomposition, mais de l'eau polluée et de la promiscuité dans les centres d'accueil. «Une nourriture polluée, un manque d'eau potable et d'hygiène, ainsi qu'une absence d'installations sanitaires comportent tous un risque réel d'épidémie», a déclaré le docteur Arturo Pesigan, responsable technique au Centre de l'OMS pour la région du Pacifique ouest, basé à Manille.
Il est, selon lui, plus important de concentrer ses efforts sur les vivants que sur le traitement des cadavres, car a-t-il dit, le pic de danger survient entre 10 jours et un mois après une catastrophe.
Un vaste élan de solidarité s'est organisé dans toute la Chine, qui a jusqu'à présent permis de collecter près de 3,2 milliards de yuans (près de 300 millions d'euros) en argent et en nature.
Le fonds de secours mis en place par le gouvernement a lui été doté de 3,41 milliards de yuans (300 millions d'euros).

vendredi 16 mai 2008

Que savez-vous de Cannes ?

La Chine a «un sérieux problème» avec ses barrages

La Chine a «un sérieux problème» avec ses barrages
Le barrage de Zipingpu se situe en amont de Dujiangyan, une ville située non loin de l'épicentre du séisme, Wenchuan, et de Chengdu, la capitale provinciale du Sichuan.
De l'aveu même d'un ministre chinois, les installations hydrauliques du sud-ouest sont menacées. Selon le gouvernement chinois, le bilan pourrait dépasser les 50 000 morts.
Quatre jours après le terrible séisme qui a ravagé la Chine, la menace planerait sur les installations hydrauliques dans la province du Sichuan. «On rencontre de sérieux problèmes de sécurité et de prévention des inondations dans les réservoirs, les centrales hydrauliques, les barrages et autres installations», a reconnu le ministre des Ressources hydrauliques, Chen Lei, cité par l'agence Chine Nouvelle. «La priorité est de s'assurer que les réservoirs, centrales, retenues d'eau, digues, barrages (...) endommagés traversent la saison des pluies sans danger et ne causent pas de désastres secondaires», a-t-il expliqué. Le Sichuan, région du sud-ouest dévastée par le séisme, comporte de nombreux barrages sur les affluents du fleuve Yangtze.
Les autorités chinoises ont notamment détecté des risques de sécurité dans plus de 400 réservoirs d'eau, a précisé la télévision officielle. Ce type de «situation dangereuse» a été constaté dans 391 réservoirs de cinq provinces frappées par le séisme, a détaillé jeudi la télévision citant la Commission nationale pour la Réforme et le Développement (planification économique). 19 autres réservoirs, dans la municipalité de Chongqing, voisine du Sichuan, sont également touchés.
Le ministre Chen Lei a souhaité l'envoi de nouvelles équipes d'experts au Sichuan alors que le barrage de Zipingpu, en amont de Dujiangyan, ville est située non loin de l'épicentre du séisme, est l'objet de rumeurs contradictoires. Sept experts du ministère, arrivés dès mardi, ont contrôlé des installations locales et n'ont pour le moment pas annoncé de problèmes. Un responsable du barrage avait également démenti l'apparition de «fissures» et affirmé mercredi que l'ouvrage était «structurellement stable et sûr», selon des médias chinois.
Mais selon l'agence Chine Nouvelle, qui parle de son côté «de fissures extrêmement dangereuses», 2 000 soldats ont été envoyés pour effectuer des travaux de réparation sur cet important barrage hydroélectrique de plus de 150 m de haut. L'agence chinoise a estimé que la ville de Dujiangyan serait submergée si le barrage venait à céder.
«Plus de 50 000 morts»
Jeudi, le gouvernement chinois a estimé que le nombre de morts pourrait être supérieur à 50 000, le dernier bilan provisoire faisant état de 15 000 morts et 27 000 disparus. Le chiffre de 50.000 décès semble inclure une bonne partie des dizaines de milliers de personnes ensevelies sous les décombres, dont les chances de survie s'amenuisent d'heure en heure.
Après avoir décliné les offres d'aide venant de l'étranger, le gouvernement chinois a accepté que le Japon lui prête main forte dans les opérations de secours dans le sud-ouest. Une soixantaine de spécialistes japonais vont être envoyés sur place, ils rejoindront les volontaires d'une fondation bouddhiste de Taïwan et une équipe de la Croix-Rouge de Hong Kong. Pékin avait d'abord refusé l'envoi d'experts, en avançant des problèmes logistiques, mais a accepté les aides en nature et en argent.
» REPORTAGE - Scènes de désolation dans le Sichuan sinistré

mercredi 14 mai 2008

Chine : plus de 20 000 morts dans le séisme

Chine : plus de 20 000 morts dans le séisme Des équipes médicales sont arrivées près de l'épicentre du séisme. Crédits photo : AFP
Les secouristes fouillent encore des tonnes de décombre pour tenter de retrouver des survivants. Le pays a accepté l'aide étrangère.
Le plus violent séisme à frapper la Chine depuis plus de 30 ans a fait plus de 20.000 morts et disparus dans le sud-ouest du pays. Les secouristes fouillaient mardi des tonnes de décombre pour tenter de retrouver des survivants, alors que des répliques continuent à secouer la région.
La province la plus touchée par la catastrophe est le Sichuan, où le dernier bilan s'établissait à plus de 12.000 morts confirmés et au moins 9.400 ensevelies sous les décombres. Mais les chiffres vont certainement continuer à s'alourdir au fur et à mesure que les secours découvrent l'étendue de la catastrophe.Les télévisions ont montré des images de bâtiments effondrés, de routes coupées en deux, de pans entiers de montagnes écroulés, et de survivants s'extirpant des débris.
Le premier ministre chinois Wen Jiabao a reconnu que la situation était pire que les premières estimations. «A l'heure actuelle, nous rencontrons beaucoup de difficultés dans les opérations de secours», a-t-il dit lors d'une réunion de crise au centre des secours de Dujiangyan. «Nous ne pouvons pas compter seulement sur les équipes médicales de la province du Sichuan, nous avons besoin que des équipes arrivent de l'extérieur», a ajouté M. Wen, cité par la télévision nationale.
Des milliers de personnes sont portées disparues, probablement ensevelies sous des tonnes de décombres, et les besoins en nourriture, médicaments et équipements de premiers secours sont urgents.
Plus de 50.000 soldats ont été mobilisés pour participer aux recherches, mais les pluies torrentielles qui se sont abattues sur la région ralentissent le travail des secouristes et l'acheminement de produits de première nécessité.
En signe de deuil national,
les organisateurs des jeux Olympiques ont décidé de réduire au minimum les festivités entourant le relais de la flamme olympique à travers le pays.
Taïwan a proposé de l'aide au rival chinois
Face à cette catastrophe, la Chine a également annoncé mardi qu'elle acceptait les propositions d'aide étrangère. Mais ses dirigeants ont jugé que les conditions n'étaient pas réunies pour l'envoi d'équipes étrangères dans les zones dévastées. Le chef des secours au ministère des Affaires civiles, Wang Zhenyao, a précisé que toute «aide matérielle ou en argent» était bienvenue mais que les difficultés de communication empêchaient la venue de secours internationaux.
Le président américain George W. Bush et son homologue chinois Hu Jintao ont discuté au téléphone du séisme. La Maison-Blanche a annoncé le déblocage d'une aide initiale de 500.000 dollars pour les victimes du séisme.
L'Union européenne a également offert son assistance à la Chine. Même Taïwan s'est dit prêt à venir en aide à son rival chinois. Le premier ministre Chang a ainsi proposé d'envoyer des équipes de secours et une aide d'urgence. Le dalaï lama, chef spirituel des tibétains, a lui aussi adressé ses condoléances à la Chine pour cette «grande tragédie» et salué «la réponse rapide» des autorités.
Se prémunir de tout incident écologique
Pour se prémunir de tout éventuel incident écologique, notamment dans les centrales nucléaires, la Chine a envoyé 21 experts dans les zones sinistrées. Ils doivent s'assurer de la sécurité des installations nucléaires, chimiques, les cimenteries et autres installations «sensibles» dans les zones touchées, indique un communiqué sur le site du ministère chinois de la Protection de l'environnement. Une douzaine de provinces de l'ouest, du centre et du nord du pays, ont déjà reçu l'ordre de procéder à de tels contrôles «pour empêcher que ne puisse se produire un quelconque incident écologique», ajoute-t-il.

lundi 12 mai 2008

La junte birmane se félicite du «succès» de son référendum

La junte birmane se félicite
du «succès» de son référendum

Un électeur birman vote samedi à proximité de Rangoun.
Malgré les millions de sinistrés du cyclone Nargis toujours privés d'aide, le pouvoir assure que la participation a été «massive».
Malgré les 28.458 morts et 33.416 disparus du cyclone Nargis (bilan provisoire) et deux millions de sinistrés toujours en attente d'une aide internationale en grande partie bloquée, le régime birman s'est félicité dimanche du «succès» de son référendum. De son côté, le ministre français des Affaires étrangères Bernard Kouchner a dénoncé dimanche la «farce de référendum» dans ce pays.
Appelés aux urnes samedi pour la première fois depuis 18 ans, les électeurs ont «massivement» participé, selon le quotidien officiel New Light of Myanmar, qui ne fait aucune mention de la catastrophe, l'une des pires de l'histoire du pays. Toujours selon le journal, qui ne cite aucun chiffre, «la tenue du référendum a été couronnée de succès dans l'ensemble du pays», à l'exception des 47 municipalités de Rangoun et du delta de l'Irrawaddy (sud-ouest) où il a été reporté au 24 mai.
La télévision d'Etat a diffusé des images de généraux birmans votant lors de ce référendum, censé ouvrir la voie à des «élections multipartites» en 2010 et à un éventuel «transfert de pouvoir» aux civils. Pour l'opposition emmenée par la lauréate 1991 du prix Nobel de la paix Aung San Suu Kyi et qui avait appelé à voter «non», le texte constitutionnel pérennise la suprématie de l'armée, au pouvoir depuis 1962.
Le numéro un de la junte, le généralissime Than Shwe, 75 ans, réputé sensible aux conseils d'astrologues, était apparemment déterminé à ce que le référendum se tienne à la date prévue. Il a ignoré les appels internationaux et ceux de la Ligue nationale pour la démocratie de Suu Kyi à donner la priorité absolue au sauvetage des 1,5 à deux millions de sinistrés désespérés du cyclone Nargis. L'ONU a indiqué n'avoir eu accès qu'à 500.000 d'entre eux, soit un quart seulement des sinistrés.
Les secours toujours freinés par le régime
L'assistance continue d'arriver au compte-gouttes en Birmanie, du fait du refus du régime de laisser conduire les opérations de secours par des étrangers.Nicolas Sarkozy a dénoncé samedi un régime «éminemment condamnable qui refuse l'aide internationale» et la chancelière allemande Angela Merkel a jugé «inacceptables» les restrictions imposées.
Pour leur part, les Etats-Unis ont annoncé l'arrivée lundi d'un premier avion militaire transportant de l'aide et se sont abstenus de critiquer l'organisation du référendum, en soulignant seulement que la junte devait s'atteler aux opérations de secours.
La France a annoncé l'envoi d'un bateau chargé de 1.500 tonnes d'aide attendu en Birmanie d'ici à la fin de la semaine. Un avion affrété par Médecins sans frontières (MSF), avec 35 tonnes de matériels, a quitté samedi la France, mais un appareil de Médecins du monde et de la Croix-Rouge, avec 36 tonnes a, lui, été retardé. Par ailleurs, un avion cargo affrété par la Croix rouge est arrivé dimanche matin à Rangoun avec 35 tonnes de matériel, pouvant fournir des soins de santé de base et de l'eau potable à 10.000 personnes.
»Lire aussi : Kouchner : «agir sans attendre» en Birmanie

vendredi 9 mai 2008

L'ONU «déçue» par la junte birmane

L'ONU «déçue» par la junte birmane

De l'aide affrétée par l'ONU était déjà arrivée, à bord d'appareils thaïlandais.

La junte freine toujours l'acheminement de l'aide d'urgence : seul un premier avion de l'Onu a atterri jeudi. Face à l'urgence, les Etats-Unis envisagent de larguer de la nourriture.
La Birmanie, malgré une pression internationale intense, s'ouvre encore difficilement jeudi à l'aide internationale qui s'offre pourtant massivement à elle pour secourir plus d'un million de sinistrés du cyclone Nargis. Un premier avion de l'ONU, un appareil du Programme alimentaire mondial (PAM), a atterri jeudi à Rangoun, l'ex-capitale. Un avion grec transportant de l'aide humanitaire devrait rapidement lui succéder. Athènes a obtenu jeudi le feu vert des autorités birmanes. Mais la parcimonie des autorisations irrite l'ONU, qui se dit « déçue » par le manque de coopération de la junte. "Rangoun n'a pas refusé l'entrée aux équipes humanitaires étrangères, mais il ne l'a pas facilitée » a déploré un porte-parole de l'organisation, qui tente de discuter directement avec le chef de la junte birmane, Than Shwe. Elle l'a exhorté à se focaliser sur l'aide aux victimes du cyclone plutôt que sur le référendum constitutionnel.Face à la lenteur de la junte, qui ne fait rien pour faciliter l'entrée en Birmanie des humanitaires, Washington a annoncé se préparer pour des largages d'aide aux sinistrés de Nargis, laissant entendre qu'il pourrait se passer de l'accord de la junte birmane pour ces largages. Une éventualité rejetée par Robert Gates, le secrétaire américain à la Défense.
La junte birmane est l'une des bêtes noires de Washington, mais les Etats-Unis la pressaient depuis plusieurs jours d'accepter leur assistance après le passage le week-end dernier de Nargis qui pourrait avoir fait plus de 100.000 morts. L'ambassadeur américain a précisé que Washington acheminera tout de même de l'aide, via les Nations unies.
Les visas difficiles à obtenir
L'aide internationale commence à renforcer les équipes humanitaires qui se trouvaient sur place au moment de la catastrophe. Mais les moyens sont largement insuffisants face à une population qui manque de tout: eau, nourriture, abris, médicaments. L'ONU a d'ailleurs demandé à la junte birmane d'envoyer une centaine d'experts, notamment du Fonds des Nations unies pour l'enfance (Unicef).
Mais le processus d'obtention de visas prend du temps. Le régime militaire en Birmanie, l'un des pays les plus fermés de la planète, avait prévenu les travailleurs humanitaires en début de semaine qu'ils devraient négocier avec lui pour pénétrer sur le territoire.
Mercredi soir, un bilan officiel encore provisoire relayé par la télévision d'Etat faisait état de 22.980 morts et 42.119 disparus.D'autres chiffres bien plus lourds circulent. Dans la seule localité de Labutta et les 63 villages voisins, un responsable local, a parlé d'environ 80.000 morts. Dans l'ensemble du delta, «il pourrait y avoir plus de 100.000 morts», a avancé la chargée d'affaires américaine à Rangoun, Shari Villarosa. «On évalue à 5.000 km2 la superficie submergée. Au moins un million de personnes ont besoin d'aide», a estimé jeudi le porte-parole onusien Richard Horsey.
Malgré la situation catastrophique, la junte a maintenu samedi le référendum sur une nouvelle Constitution qui, selon l'opposition, pérennisera surtout la mainmise des militaires sur le pouvoir. Le vote ne sera reporté, au 24 mai, que dans 47 municipalités particulièrement affectées.

jeudi 8 mai 2008

La flamme olympique au sommet de l'Everest

La flamme olympique au sommet de l'EverestLa torche a été portée par des alpinistes chinois, dont des tibétains, pendant une ascension de six heures.
» DOSSIER SPECIAL - La flamme de la discorde
C'est une première historique. La torche olympique a atteint jeudi le sommet de l'Everest, portée par des alpinistes chinois, dont des tibétains. Une tibétaine, Cireng Wangu, était la dernière à porter la torche. Elle a atteint le sommet après 9 heures, heure locale,
(01H00 GMT).
Cette ascension a suscité des protestations des militants pro-tibétains. «En hissant la torche par le versant tibétain de l'Everest, la Chine marque clairement ses revendications de souveraineté sur le Tibet, qui sont sans fondement.» a dénoncé Matt Whitticase, porte-parole de l'organisation «Campagne pour un Tibet libre», basée à Londres. «C'est une politisation évidente des jeux Olympiques par le pays hôte», a-t-il dénoncé.
Les organisateurs des Jeux olympiques de Pékin espèrent de leur côté que les images de la flamme sur le toit du monde feront oublier celles de son relais chaotique dans plusieurs villes, dont Paris et Londres.
Malgré le vent et une température de moins 30 degrés Celsius, la torche, conçue pour l'altitude, est restée allumée. Elle était arrivée le 27 avril au camp de base de l'Everest, mais de mauvaises conditions météorologiques avaient retardé l'ascension.
Cette flamme vient en supplément de la flamme olympique principale, qui se trouve à l'autre bout de la Chine, au sud-est du pays. Elle doit traverser toutes les régions chinoises avant de revenir à Pékin le 6 août, deux jours avant la cérémonie d'ouverture des Jeux.

Cyclone en Birmanie : le bilan atteindrait 100 000 morts

Cyclone en Birmanie :
le bilan atteindrait 100 000 morts
Des soldats thaïlandais et birmans déchargent, mardi à Rangoun, de l'aide alimentaire d'un avion militaire en provenance de Bangkok.
La frustration croît parmi les travailleurs humanitaires toujoursen attente de visas pour pouvoir pénétrer dans l'un des pays les plus isolés du monde.
» EN IMAGES - Scènes de désolation en Birmanie
Surla télévision de la dictature birmane passent en boucle les soldats empoignant les sacs de riz, les camions distribuant de l'eau et les officiers à lunettes noires penchés sur la détresse de la population. «Le gouvernement fait de son mieux pour secourir les victimes», commente une speakerine, avant de prévenir, avec la même raideur, que «quiconque cherche à diviser Tatmadaw (l'armée) et le peuple est notre ennemi».
La catastrophe humanitaire ne cesse de prendre de l'ampleur. La chargée d'affaires américaine à Rangoun a évoqué mercredi un bilan qui pourrait dépasser les 100 000 morts. On parle aussi d'un million de sans-abri. Si ces chiffres effroyables interdisent à la junte de refuser ouvertement la main tendue des organisations non gouvernementales (ONG) étrangères, des gouvernements occidentaux et même de l'ONU, la suspicion règne. La paranoïa du régime birman laisse craindre que celui-ci ne consente à pleinement accueillir l'aide internationale qu'après samedi, une fois passé ce référendum sur une nouvelle Constitution auquel seuls les militaires birmans trouvent aujourd'hui de l'intérêt.
«Les victimes du cyclone ont un besoin urgent de l'aide des agences internationales, dont les Nations unies», s'est mercredi écrié le parti de l'opposante birmane Aung San Suu Kyi. Plusieurs gouvernements ont haussé le ton, à l'instar de celui des États-Unis. «De nombreux pays ont offert leur aide et nous sommes de plus en plus inquiets devant la situation désespérée à laquelle sont confrontés beaucoup de gens», a confié la porte-parole de la Maison-Blanche, avant d'énoncer une triste lapalissade : «Nous essaierons d'aider au mieux si nous ne pouvons pas entrer dans le pays, mais ne pas être sur place pour aider directement va gêner nos efforts.»
Après de longues négociations, un premier avion de l'ONU transportant de l'aide d'urgence a tout de même pu décoller mercredi d'Italie. La Croix-Rouge espère que son avion partira jeudi, avant qu'un second transport avec des jerrycans d'eau ne suive demain. À Genève, on n'en cache pas moins que «les relations sont très compliquées» avec la junte.
Le langage est plus cru chez les ONG qui attendent toujours des laissez-passer des autorités birmanes. Si elles n'obtiennent pas des renforts en hommes et en matériels, les équipes humanitaires sur place, qui ont commencé leur travail, vont rapidement épuiser leur stock de couvertures, de tentes et de nourriture. L'eau va cruellement manquer. Les petites réserves médicales ne permettront pas d'endiguer les épidémies de typhoïde, de choléra ou de malaria, qui ne manqueront pas de se déclarer.
«Les militaires ne veulent pas d'étrangers, mais, cherche à se rassurer Françoise Sivignon, de Médecins du monde, ils acceptent les distributions par les nationaux. » Comme toutes les organisations emploient des Birmans, un premier résultat serait d'obtenir de la junte la livraison d'aide aux équipes sur place. Avant que les humanitaires «prépositionnés» en Thaïlande puissent entrer en Birmanie. Avant qu'il ne soit trop tard.
"Le plus urgent est de dégager les routes"
«Les généraux sont dans leur monde et le dialogue est impossible !», déplore Bernard Delpuech, responsable de l'aide humanitaire européenne à Rangoun. «Nous n'avons jamais autant ressenti la distance entre Rangoun et Naypyidaw», la nouvelle capitale des militaires isolée dans la jungle montagneuse, dit-il. «Nos experts en gestion de catastrophe naturelle attendent toujours leur visa. Et les cinq spécialistes de l'ONU seraient plus à leur place dans le delta de l'Irrawaddy que sur le tarmac de l'aéroport de Bangkok.»
Sur la foi des témoignages recueillis dans son pays d'origine, Khin Maung Win, adjoint de la radio d'opposition en exil Democratic Voice of Burma, assure qu'en fait «la junte veut gérer l'aide elle-même». Les Chinois et Thaïlandais, «pour ne pas embarrasser le gouvernement birman» avec lequel ils sont liés, ont déposé leurs colis à l'aéroport de Rangoun, puis sont repartis. «Mais les militaires birmans sont capables de refuser l'aide américaine pour ne pas qu'elle soit livrée par des Américains», affirme Khin Maung Win, qui précise que la junte est incapable de faire face à une catastrophe humanitaire.
Selon Marie Yared, une responsable de World Vision, l'une des rares ONG présentes dans le delta de l'Irrawaddy, «le plus urgent est de dégager les routes encombrées d'arbres énormes et de gravats pour ouvrir un passage aux secours. Le problème est qu'il n'y a ni tronçonneuses, ni engins de chantier. La pénurie d'essence commence. Et puis, il y a le manque de vivres. Le sac de riz se vend déjà 65 % plus cher. Enfin, il va falloir vite prendre en compte les logements. Généralement, la mousson commence mi-mai»…
Cinq jours après la catastrophe, plusieurs équipes humanitaires commencent à rejoindre le delta. Avant le passage du cyclone, il fallait plus de cinq heures pour parcourir les 150 kilomètres qui séparent Rangoon de cette région où, selon les témoignages, «des milliers de corps flottent ou sont échoués sur des talus».

mercredi 7 mai 2008

La junte peine à accepter l'aide internationale

La junte peine à accepter l'aide internationale
Les organisations non gouvernementales, tout comme l'ONU, sont en butte aux réticences de la bureaucratie birmane.
Terrassée par l'ampleur du désastre, la junte au pouvoir depuis près d'un demi-siècle a fini par accepter l'aide internationale. Les généraux, très sourcilleux de la souveraineté nationale, suspectent toujours les étrangers de «tactiques sournoises visant à leur perte». Ils n'ont ouvert les portes du pays qu'à contrecœur. En 2004, lors du tsunami, la Birmanie avait été l'unique pays affecté à refuser l'aide étrangère. «Inutile», avaient alors tranché les galonnés. Cette fois-ci, pour désamorcer la colère des populations, le régime n'a guère eu d'autre solution que d'accepter les mains tendues. Tout en restant sur ses gardes.
Le ministre birman du Bien-Être social a prévenu que les ­équipes qui voudront intervenir devront négocier avec le régime leurs entrées sur le territoire. Une source proche des militaires assure que toutes les agences de sécurité sont en alerte et qu'une circulaire leur enjoint de «surveiller les organisations internationales et de limiter leurs mouvements jusqu'au référendum de samedi».
La fermeté affichée des autorités birmanes laisse craindre aux ONG que les difficultés pour atteindre les milliers de sinistrés durent bien longtemps encore. Les visas ne sont distribués qu'au compte-gouttes. Les pesanteurs administratives entravent le fonctionnement des organisations qui tentent de porter secours aux victimes.
Seuls quelques groupes humanitaires, World Vision par exemple, ont pu déployer des équipes. Les autres, à commencer par les agences humanitaires des Nations unies, qui selon le secrétaire général, Ban Ki-moon, «feront tout ce qu'elles pourront pour fournir une assistance d'urgence», peinent à vaincre les résistances.
Hier, les experts du Fonds des Nations unies pour l'enfance (Unicef) et de la Fédération internationale de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge n'avaient toujours pas obtenu les documents pour se rendre sur place. «Nous attendons», résumait poliment Véronique Taveau, porte-parole de l'Unicef à Genève. Par peur de la junte, les critiques restent voilées. «Si nous protestons, nos chances d'avoir des visas s'envolent», glisse une employée d'une ONG.
Bush voudrait faire plus
Les diplomates n'ont pas plus d'influence. Le soutien des États est purement et simplement refusé par la junte. «Ils n'ont pas accepté l'aide directe et ils n'ont pas accepté le personnel que nous leur proposions», a regretté le ministre français des Affaires étrangères, Bernard Kouchner. Paris a débloqué une enveloppe de 200 000 euros en faveur des organisations humanitaires déjà présentes en Birmanie.
Le président américain, George Bush, a pour sa part indiqué que les États-Unis se tenaient prêts à envoyer des moyens de l'US Navy, notamment le navire USS Essex qui croise au large de la Thaïlande. «Mais nous voulons faire beaucoup plus», a expliqué Bush en exhortant la junte à ouvrir ses frontières à l'aide américaine. Toute la journée d'hier, les appels similaires se sont multipliés, en vain. De son côté, la Chine, proche alliée du régime birman, a annoncé un don d'urgence d'un million de dollars, sous forme d'«argent liquide et de matériel».
À la mauvaise volonté politique de leurs interlocuteurs officiels, les sauveteurs doivent ajouter les immenses problèmes logistiques. L'accès aux zones dévastées est presque impossible. Selon des témoins, «les routes encombrées de débris» forment «une véritable jungle». Les hélicoptères sont le seul moyen d'atteindre les sinistrés.
L'organisation des secours est compliquée par la rupture des lignes téléphoniques. «Faute de communications, nous n'avons que très peu de renseignements, reconnaît un humanitaire. On ne peut pas encore véritablement se rendre compte, ni des dégâts ni des besoins. Mais on sait déjà que sans une rapide aide extérieure, la catastrophe sera immense.»

Medvedev, troisième président de la Russie

Medvedev, troisième président de la RussieIl a prêté serment sur la constitution lors d'une cérémonie officielle au Kremlin et en présence de son prédécesseur et futur premier ministre Vladimir Poutine.
C'est officiel. Dmitri Medvedev est devenu mercredi le troisième président de la Russie depuis la dislocation de l'URSS, après Boris Eltsine et Vladimir Poutine. La main droite sur la constitution, il a prêté serment dans le Grand Palais du Kremlin lors d'une cérémonie d'investiture qui a rassemblé environ 2.000 invités au premier rang desquels son prédécesseur Vladimir Poutine. La cérémonie était retransmise à la télévision.
«Je jure de respecter et de protéger les droits et libertés de l'Homme et du citoyen, de respecter et défendre la Constitution de la Fédération de Russie, de défendre la souveraineté et l'indépendance, la sécurité et l'intégrité de l'État, de servir fidèlement le peuple», a déclaré Dmitri Medvedev. Il a ensuite précisé qu'il aurait comme priorité la poursuite du «développement des libertés civiques et économiques», tout en disant compter sur «le soutien» de son prédécesseur, qui doit devenir son premier ministre.
Avant la prestation de serment, la Garde d'honneur du Kremlin a apporté le drapeau de la Fédération de Russie, l'oriflamme présidentiel et la Constitution dans la salle d'apparat Saint-André. Dmitri Medvedev s'est ensuite vu remettre par Vladimir Poutine l'insigne du pouvoir présidentiel, une croix avec les armoiries de la Fédération de Russie, suspendue à une chaîne en or. Il doit ensuite se rendre avec son épouse Svetlana à la cathédrale de l'Annonciation, dans l'enceinte du Kremlin, où le patriarche de toutes les Russies Alexis II célèbrera l'avènement du nouveau président.
Poutine lui souhaite «bonne chance»
Avant l'allocution de Dmitri Medvedev, Vladimir Poutine, qui doit transmettre à son successeur la valise nucléaire, a déclaré que la Russie avait réalisé «une percée» pendant ses huit ans de présidence, souhaitant «bonne chance» à celui qu'il avait désigné comme son successeur. Medvedev a été élu le 2 mars avec 72% des voix.
Cette cérémonie d'investiture marque avant tout
l'avènement d'un tandem à la tête de la Russie. Vladimir Poutine doit en effet être nommé premier ministre par la Douma, la Chambre basse du Parlement, dès jeudi, avec un maximum de pouvoirs, contrôlant le Parlement via le parti Russie unie, dont il vient de prendre la tête. Peu après l'investiture de Medevdev et conformément à la Constitution, le premier ministre Viktor Zoubkov a présenté la démission de son gouvernement, une procédure purement technique. Nombre de ministres devraient toutefois être reconduits aux mêmes postes, selon des informations de la presse russe.
Vendredi, le nouveau chef de l'État présidera le défilé de la Victoire, marqué par le retour sur la place Rouge des missiles nucléaires. Vladimir Poutine sera à ses côtés. Toutes ces cérémonies coïncident avec les ponts des 1er et 9 mai, congés prisés des Moscovites.

Birmanie : «Laissez nous venir vous aider»

Birmanie :
«Laissez-nous venir vous aider»
Devant l'ampleur de la catastrophe, un nouveau bilan fait état de 22.000 morts, les Etats-Unis et l'Union européenne pressent la junte de faciliter le travail des équipes humanitaires.
Alors que les équipes de l'ONU sont toujours en attente de leurs visas pour se rendre en Birmanie et que le bilan du cyclone s'est encore alourdit, montant à 22.000 morts, la pression monte sur la junte. L'UE a demandé à la junte à «faire tous les efforts possibles pour coopérer» avec les organisations humanitaires. De son côté, George W. Bush s'est dit disposé à faire «beaucoup plus» que la première aide d'urgence américaine de 250.000 dollars débloquée mardi. Le président américain a pressé la junte, qui refuse toute aide directe, d'accepter l'aide américaine. « Les généraux doivent autoriser nos équipes d'évaluation des désastres de venir. Laissez les Etats-Unis venir vous aider», a-t-il plaidé, indiquant que les Etats-Unis se tenaient prêts à envoyer des moyens de l'US Navy. En fin de journée, la Maison-Blanche a annoncé mardi une deuxième aide de trois millions de dollars.
Face à l'ampleur de la catastrophe dont le tribut ne cesse de s'alourdir, les autorités birmanes ont finalement accepté de recevoir l'aide internationale. Une main tendue que les généraux birmans n'ont pas l'habitude de saisir mais le pouvoir a imposé ses conditions. Il n'accepte l'aide internationale seulement dans la mesure où il la distribue lui-même, ce qui faait craindre que les généraux se servent au passage. les équipes humanitaires qui se rendront dans le pays devront négocier avec le régime leur entrée sur le territoire
Il y a urgence. Le tribut humain de Narhis porté mardi à 22.000 morts, risque encore de monter : 41.000 personnes sont portées disparues. La localité de Bogalay d'où sont originaires 10.000 des victimes est la plus touchée. Dans cette ville détruite à 95%, située à 90 km au sud-ouest de Rangoun, la plupart des 190.000 habitants sont sans-abri. La plupart des victimes ont été ont été happées par la vague géante de 3.5 mètres de haut, provoquée par le passage de Nargis, cyclone de force 3 dont les vents soufflaient jusqu'à 190 km/h. Le mur d'eau a balayé et inondé la moitié des maisons dans les villages situés au-dessous du niveau de la mer.
Accusations de Laura Bush
Nargis est le cyclone le plus meurtrier en Asie, depuis 1991, où 143.000 personnes avaient été tuées au Bangladesh. Des images satellitaires de NASA ont montré des rizières entièrement inondées et Rangoun encerclée par les eaux. Des humanitaires ont observé de vastes zones jonchées de cadavres. Tout le delta de l'Irrawaddy, où vivent vingt-quatre millions de Birmans (la moitié de la population) a été dévasté : des bateaux ont été emportés, des maisons détruites et d'énormes arbres déracinés.
Les promesses d'aide affluent. La Chine, la Norvège, la République tchèque, les Pays-Bas, l'Allemagne, la Suède, la Thaïlande, l'Australie et le Canada ont également annoncé des mesures d'aides, financières et logistiques. Paris a promis 200.000 euros. La Commission européenne a débloqué une aide de deux millions d'euros, prioritairement dirigée vers la fourniture d'abris et d'eau potable. Les 250.000 dollars de Washington transiteront par le PAM et d'autres organisations «de telle sorte que l'argent ne passe pas directement par le gouvernement», l'une des bêtes noires de Washington.
La junte doit désormais faire face à polémique montante sur l'absence d'évacuation. L'épouse du président américain, Laura Bush, l'a accusé d'avoir failli à sa mission d'alerter les Birmans de l'arrivée d'un cyclone. Mêmes reproches de la part de l'agence métrologique indienne. Celle-ci affirme avoir averti les autorités birmanes 48 heures avant la venue de Nargis, prédisant sa trajectoire et force. L'agence estime que la junte disposait d'assez de temps pour prendre des mesures de précaution telles que l'évacuation des habitants en danger.
Critiques du parti d' Aung San Suu Kyi
Signe de la gravité de la situation, la junte militaire au pouvoir dans l'ancienne Birmanie depuis 46 ans, a finalement reporté au 24 mai le référendum sur une nouvelle constitution dans les secteurs de Yangon et du delta d'Irrawaddy. Dans le reste du pays, le scrutin aura lieu comme prévu le 10 mai. Une décision jugée « inacceptable » par le parti de l'opposante birmane Aung San Suu Kyi. La Ligue nationale pour la démocratie dénonce un manque de «respect pour les difficultés auxquelles la population est confrontée avec la catastrophe» et affirmant «ne pas avoir vu d'aide efficace aux victimes».
» EN IMAGES - scènes de désolation en Birmanie
» VIDÉO - Les dégâts du cyclone

mardi 6 mai 2008

Birmanie : 15.000 morts et 30.000 disparus

Birmanie : 15.000 morts et 30.000 disparus
Le bilan ne cesse de s'alourdir depuis le passage du cyclone Nargis et le risque d'épidémie menace les survivants. Laura Bush sort de son silence pour accuser la junte birmane.
Nargis laisse derrière lui un sillage de mort et de dévastation (Voir la vidéo ci-dessous). Trois jours après le passage du cyclone, le tribut humain ne cesse de s'alourdir. De 350 morts dimanche, le bilan officiel du sinistre est passé à 15.000, mardi, dont 10.000 dans la localité de Bogalay, au sud-est du pays. Pis, pas moins de 30.000 personnes sont portées disparues, a déclaré le ministre thaïlandais des Affaires étrangères, Noppadol Pattama, à l'issue d'une rencontre avec l'ambassadeur de la Birmanie à Bangkok.
Outre ces pertes dramatiques, c'est le désastre sanitaire qui guette désormais les survivants. Car, selon l'une des rares organisations humanitaires autorisées à opérer en Birmanie, les ravages engendrés par Nargis pourraient «être pires que le tsunami» de décembre 2004 dans l'océan Indien.
Les équipes de l'association World Vision «ont vu les cadavres depuis les hélicoptères (...). Même à cette altitude c'est accablant», a déclaré Kyi Minn, conseiller auprès de cette association chrétienne qui possède des bureaux à Rangoun, la principale ville du pays.
Face à l'ampleur de la catastrophe, les autorités birmanes ont finalement accepté de recevoir l'aide internationale. Une main tendue que les généraux birmans n'ont pas l'habitude de saisir, prétextant l'autosuffisance de leur pays. Pour autant, les modalités de cette aide sont encore à déterminer. «Les Nations unies feront tout ce qu'elles pourront pour fournir une assistance d'urgence à la Birmanie», a, de son côté, assuré le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon. «Nous distribuons (...) des bâches en plastique pour couvrir les toits (...) nous fournissons aussi 5.000 litres d'eau potable, des couvertures et des vêtements pour ceux qui en ont le plus besoin», a expliqué à Bangkok Michael Annear, le coordinateur régional de la Fédération internationale de la Croix-Rouge chargé de la gestion des catastrophes.

Le pétrole dépasse les 120 dollors

Début de semaine en forte hausse pour le pétrole
Les prix de l'or noir se sont de nouveau affolés lundi après de nouveaux sabotages sur des installations pétrolières au Nigeria.
Le baril de «light sweet crude», côté à New York, a dépassé pour la première fois de son histoire les 120 dollars, atteignant un niveau record à 120,36 dollars vers 17H20 GMT, ce qui constitue un gain de 4,04 dollars par rapport à son niveau de clôture de vendredi. Il a terminé la journée à un niveau record de 119,97 dollars.
Des statistiques américaines encourageantes et les conflits géopolitiques sont à l'origine de ce mouvement haussier. Lundi, des militants du Mouvement pour l'émancipation du delta du Niger (MEND) ont attaqué des installations pétrolières appartenant au groupe anglo-néerlandais Shell dans le sud du Nigeria. Or le Nigeria est le premier producteur africain d'or noir. «Quelques oléoducs ont été touchés et un peu de pétrole s'est répandu dans l'environnement», a déclaré à l'AFP un porte-parole de Shell, Precious Okolobo, soulignant que la société avait mobilisé ses employés pour nettoyer les dégâts. «Nous avons également fermé certains volumes de production», a-t-il ajouté sans autres précisions, or le marché est sensible à la moindre variation en terme d'approvisionnement, d'autant plus que l'équilibre entre offre et demande reste, toujours aux yeux du marché, particulièrement fragile.
Par ailleurs, de nouveaux éléments semblent indiquer que la crise économique aux Etats-Unis pourrait être moins grave que prévu. En effet, l'indice d'activité du secteur des services aux Etats-Unis, calculé par le groupement national des directeurs des achats des entreprises du secteur (ISM), a progressé à 52% en avril contre 49,6% en mars, une bonne surprise pour les économistes, lesquels s'attendaient à un léger recul à 49,5%. Cette statistique éloigne encore un peu plus le scénario, considéré comme acquis il y a peu, d'une entrée en récession de la première économie mondiale, qui reste également le plus grand consommateur de pétrole. L'état de santé de l'économie américaine semble donc moins dégradé qu'on le craint, ce qui pourrait maintenir la consommation d'hydrocarbures à un niveau élevé, et entretenir ainsi la cherté des prix du pétrole.

Un virus mortel s'étend à travers la Chine

Un virus mortel s'étend à travers la Chine
La maladie «pieds-mains-bouche», qui a déjà provoqué la mort de 25 enfants, a touché Pékin.
8.531 enfants de moins de six ans ont d'ores et déjà été touchés par une épidémie de maladie « pieds-mains-bouche », et au moins 25 en sont morts. La maladie, qui se traduit par de petits boutons au niveau de la bouche, des pieds et des mains, est causée par un entérovirus qui se transmet par voie aérienne ou par le toucher.
Vingt-deux enfants sont morts dans la seule ville de Fuyang, dans la province de l'Anhui (est), où l'entérovirus est apparu début mars. Le Guandong, au sud, est également fortement touché. Mais c'est à présent la capitale qui est menacée par l'épidémie. A moins de cent jours des Jeux Olympiques, plus de mille cas ont été recensés à Pékin. Pour l'heure, aucun n'est mortel, selon l'agence officielle Chine Nouvelle.
L'épidémie, contre laquelle aucun traitement n'est disponible, a conduit le ministère de la Santé à déclarer une alerte nationale durant le week-end, avec la création d'une commission spéciale dirigée par le ministre Chen Zhu pour coordonner la lutte, en lien avec les autorités locales.
Selon l'Organisation Mondiale de la Santé, l'épidémie devrait forcir et connaître un pic vers les mois de juin et juillet. L'OMS n'estime cependant pas nécessaire de restreindre le commerce ou les déplacements en Chine.

Birmanie : Nargis a fait plus de 10 000 morts

En Birmanie
Nargis a fait plus de 10 000 morts
70% des arbres de la capitale birmane ont été déracinés. (AFP)
Les autorités birmanes ont à nouveau revu le bilan du cyclone à la hausse.
Nargis a laissé derrière lui un sillage de mort et de dévastation. Au lendemain du passage du cyclone, le bilan humain s'est dramatiquement alourdi. De 350 morts dimanche, le bilan officiel du sinistre est passé lundi à plus de 10 000 victimes. «Selon les dernières informations, plus de 10.000 personnes ont été tuées», a déclaré le ministre à la télévision d'Etat à l'issue d'une réunion avec des diplomates étrangers. «Nous sommes toujours en train de recueillir les informations, et il pourrait y avoir davantage de victimes», a-t-il ajouté.
2879 personnes sont officiellement portées disparues et le désastre sanitaire guette. Ainsi, la zone côtière a été ravagée, et sur l'île de Haing Gyi, 97.000 personnes n'ont plus de domicile. Nargis a également fait des victimes indirectes. 36 détenus d'une prison proche de Rangoun ont ainsi été tués après une tentative de mutinerie déclenchée par un feu allumé par les prisonniers.
La capitale de la Birmanie, Rangoon, qui est traversée par une branche du fleuve Irrawaddy a été également dévastée. Près de 70 % des arbres de la plus grande ville du pays ont été arrachés et jonchent les rués, entremêlés aux feux de signalisation et lignes électriques renversés, tandis que de nombreuses habitations ont été endommagées ou ont perdu leur toit. Plus préoccupant, les canalisations d'eau sont coupées : l'eau potable est une denrée rare voire introuvable. Beaucoup font la queue avec des seaux pour obtenir de l'eau chez des voisins disposant de puits privés. Les unités de cardiologie et de cancérologie de l'Hôpital Général ont été détruites. Au total, cinq régions (Rangoon, Irrawaddy, Pegu, ainsi que les Etats Mon et Karen) ont été déclarées en état de catastrophe naturelle.
L'aide humanitaire arrive difficilement
Un responsable du ministère de l'Information a déclaré que les autorités fournissaient l'aide nécessaire aux survivants mais que les besoins étaient gigantesques. Des milliers de personnes sont sans abri uniquement à Rangoun. Ses habitants ne dissimulaient pas leur inquiétude devant la lenteur des secours organisés par la junte. «Le gouvernement devrait faire davantage et nous avons besoin d'une aide d'urgence», a dit un chauffeur de taxi, ajoutant: «Notre principale demande, c'est de l'eau». En dépit des destructions considérables causées par le cyclone, le régime des généraux a décidé de maintenir pour samedi un référendum sur un projet de Constitution, dont il affirme qu'il ouvrira la voie à des élections multipartites en 2010.
Les organisations internationales se sont mobilisées lundi pour venir en aide aux survivants et distribuent fournitures aux sans-abri, bâches en plastique pour couvrir les toits, des tablettes de purification d'eau, des litres d'eau potable, des réchauds, des moustiquaires, des couvertures et des vêtements. Lundi, la Commission européenne a ainsi débloqué une aide d'urgence de deux millions d'euros en faveur des victimes du cyclone. Au départ, cependant, l'aide a mis du temps à parvenir aux sinistrés, en raison de «problèmes de mobilité» liés aux dégâts. Les principales agences de l'ONU et des organisations internationales de bienfaisance se sont réunies lundi à Bangkok pour coordonner leurs actions. Le secrétaire général de l'Association des nations d'Asie du Sud-Est (Asean) a appelé les pays membres de l'organisation régionale à fournir une aide d'urgence à la Birmanie. Singapour et les Philippines ont déjà envoyé des experts rejoindre l'équipe d'évaluation de la catastrophe.

vendredi 2 mai 2008

Arrivée en Chine, la flamme ravive l'union sacrée

Arrivée en Chine, la flamme ravive l'union sacrée
Arrivée mercredi à Hongkong, la flamme parcourra vendredi la cité. Transition entre deux mondes, l'ex-colonie britannique risque d'étonner par son enthousiasme et son patriotisme.
La crise tibétaine a ressoudé le peuple derrière ses chefs. À trois mois de la compétition, Pékin peut dormir tranquille.
En mandarin, la flamme n'est pas seulement olympique, elle est aussi «sacrée». C'est plus qu'une nuance : sur le sol chinois, la célébration patriotique de la torche des JO s'annonce aussi vigoureuse que la critique a été véhémente à l'étranger. Les Jeux de Pékin gardent leur devise : «Un seul rêve ! Un seul monde !» Mais à cent jours des compétitions, jamais l'idéal n'a paru aussi mal partagé.
Dans le décor grandiose de la baie de Victoria, le parcours à travers Hongkong marque aujourd'hui la transition entre deux mondes. L'ex-colonie britannique, bastion des libertés et de la séparation des pouvoirs, donne aux contestataires l'occasion d'un baroud d'honneur au seuil de la République populaire. Mais la cité des armateurs et des marchands risque d'étonner davantage par son enthousiasme pour les Jeux de 2008 et par son désintérêt pour ce qui agite l'Occident. La bannière tibétaine, si elle se hasarde entre Central et Kowloon, risque d'être rapidement submergée par un océan de drapeaux rouges.
Des Tibétains jugés ingrats envers la Chine
«Les Hongkongais se sentent beaucoup plus Chinois qu'il y a quatre ou cinq ans, dit Chris Yeung, éditorialiste du South China Morning Post, journal hérité des Britanniques. Brandir le drapeau rouge n'est plus considéré comme une bravade nationaliste. Quant au désastre de la torche à l'étranger, beaucoup le voient comme une conspiration destinée à ternir la fête chinoise. Les Européens et les Américains seraient un peu comme des invités qui viennent semer le trouble à un banquet de mariage.»
En Occident, la répression à Lhassa s'impose comme l'autre facette d'une «menace» chinoise déjà commerciale, militaire ou démographique. Dans le port de Hongkong, elle n'a pas fait la moindre vague. Les insulaires sont prompts à défiler pour protéger des droits dont les Chinois du continent ne peuvent que rêver. Mais ils se défient comme eux de Tibétains jugés ingrats pour les bienfaits qu'apporte la Chine. Le même sursaut, avec des relents parfois chauvins, a agité les 40 millions de Chinois de la diaspora tout au long de l'odyssée internationale de la flamme. À la différence des citoyens de la République populaire, il est difficile de prétendre que ceux-là sont prisonniers de l'endoctrinement communiste. En 1989, ces Chinois d'Asie, d'Amérique et d'Europe avaient manifesté contre la sanglante répression meurtrière du 4 juin.
En 2008, ils agitent leurs drapeaux contre le dalaï-lama et pour l'unité de la Chine. Les Jeux olympiques et la crise tibétaine stimulent l'affirmation d'une nation chinoise qui transcende les frontières. L'image de la Chine à l'étranger en sort pour l'instant égratignée. «C'est davantage un point tournant pour la perception de l'Occident par les Chinois, plaide Shi Yinhong, expert de politique étrangère à l'université du Peuple (Pékin). L'Europe et les États-Unis nous ont donné des leçons sur le Tibet comme s'ils se croyaient encore au XIXe siècle. Oui, la Chine s'ouvre. Mais elle sort aussi de l'humilité. Elle prend de la carrure et devient plus sûre d'elle-même.»
La République populaire s'inquiète bien sûr des possibles retombées diplomatiques de la répression au Tibet. L'incertitude plane toujours sur la présence de Nicolas Sarkozy, en tant que président de l'Union européenne, à l'ouverture des Jeux au soir du 8 août à Pékin. Mais l'un dans l'autre, l'État-Parti ne peut que se féliciter des effets de la crise sur l'opinion des Chinois de l'intérieur. Vécu comme une humiliation, le fiasco de la torche à Londres, Paris et San Francisco a ressoudé le public autour de ses chefs. La propagande aidant, le pouvoir peut tranquillement surfer sur la vague nationaliste jusqu'à la fin des JO.
«Sur le Tibet comme sur Taïwan, la patience et la tolérance des continentaux sont extrêmement minces, explique le professeur Joseph Cheng, expert de la Chine contemporaine à l'université de Hongkong. Aujourd'hui, les Chinois de Chine sont un peu comme les Américains de l'immédiat après-11 septembre 2001. Pour eux, ce n'est pas le moment de dénoncer le régime. Ils sortent au contraire le drapeau. Même des intellectuels habituellement critiques s'étonnent que leur pays puisse être perçu comme une menace.»