Sarkozy est arrivé en Chine
pour plaider «l’harmonie»
L'avion du chef de l’État s'est posé dimanche matin à Xian, pour une visite d’État de trois jours dans un pays qui l’attend avec quelque appréhension.
Une parenthèse internationale bienvenue après la crise des grèves. Nicolas Sarkozy est arrivé dimanche matin en Chine pour sa première visite présidentielle dans ce pays. Elle le mènera jusqu’à mardi à Xian, Pékin puis Shanghaï. Rituel et très codifié, l’exercice ne sera pas des plus aisés pour un président français qui, à sa manière, entend «déplacer les montagnes ».
À Pékin, ses interlocuteurs l’attendent avec une curiosité teintée d’inquiétude. Après la longue lune de miel avec Jacques Chirac, grand connaisseur de l’empire du Milieu et ferme défenseur d’un monde multipolaire, l’arrivée de son successeur ouvre une page incertaine. Le dialogue sino-américain a pâti des tensions monétaires et des irritations sur le dossier de la contrefaçon. Le climat de la relation avec l’Europe s’est lui aussi rafraîchi, du fait du déficit des échanges et de l’alignement de Bruxelles sur des positions commerciales plus agressives préconisées par Washington. Dans ce contexte, le rapprochement transatlantique opéré par Nicolas Sarkozy préoccupe Pékin. De même que ses propos critiques sur l’autoritarisme russe, que les dirigeants chinois n’ont pas manqué de prendre pour eux. «Nous pensons qu’un bon dialogue permettra de renforcer la compréhension», souligne un diplomate chinois, en des termes traduisant la circonspection.
À Xi’an, l’ancienne capitale impériale, le président français visite ce dimanche le site de l’armée enterrée. Mais plutôt que de jouer la carte de la Chine éternelle, chère à son prédécesseur, il aura à cœur de nouer des relations «personnelles, fortes, confiantes et durables» avec les deux maîtres du pays, le président Hu Jintao et le premier ministre Wen Jiabao qui, attention notable, le recevront chacun pour un «dîner restreint». Nicolas Sarkozy souhaite les prendre au mot en plaçant son dialogue avec eux sous le signe de «l’harmonie», clin d’œil à la «société harmonieuse» souhaitée il y a quelques semaines par le 17e Congrès du Parti communiste chinois. Positiver les problèmes donc, pour tenter de faire bouger ce partenaire stratégique, pachydermique et souvent madré.
La question de la contrefaçon
La méthode sera appliquée à l’environnement, thème fort de la visite (voir ci-dessous). La même volonté «d’harmonie» sera invoquée pour des «relations justes» entre les monnaies et dans le commerce, mais aussi dans les domaines problématiques de la propriété intellectuelle et de la contrefaçon. À chaque étape, le président français va inciter les dirigeants chinois à rapprocher «l’état des lois de l’État de droit», dit-on dans son entourage ; bref, à faire montre de volonté politique pour appliquer les textes existants.
La démarche est similaire sur les questions internationales : le président français invitera les Chinois à répliquer en Iran leur engagement responsable pour régler la crise nucléaire nord-coréenne. Les droits de l’homme seront également évoqués, là encore sur le mode renouvelé d’une «coopération positive», notamment sous l’angle du droit (Rachida Dati sera du voyage) et sur des «sujets pertinents qui intéressent les Chinois», insiste-t-on à l’Élysée. Des contrats substantiels sont attendus dans le domaine nucléaire et l’aéronautique.
Nicolas Sarkozy a compris qu’il doit rassurer s’il veut pouvoir appliquer en Chine son « nouveau réalisme». En Chine, le président français veut peser en étant «la locomotive d’un train européen», souligne-t-on dans son entourage. Reste à savoir jusqu’où ses hôtes seront prêts à emprunter les mêmes rails.
Une parenthèse internationale bienvenue après la crise des grèves. Nicolas Sarkozy est arrivé dimanche matin en Chine pour sa première visite présidentielle dans ce pays. Elle le mènera jusqu’à mardi à Xian, Pékin puis Shanghaï. Rituel et très codifié, l’exercice ne sera pas des plus aisés pour un président français qui, à sa manière, entend «déplacer les montagnes ».
À Pékin, ses interlocuteurs l’attendent avec une curiosité teintée d’inquiétude. Après la longue lune de miel avec Jacques Chirac, grand connaisseur de l’empire du Milieu et ferme défenseur d’un monde multipolaire, l’arrivée de son successeur ouvre une page incertaine. Le dialogue sino-américain a pâti des tensions monétaires et des irritations sur le dossier de la contrefaçon. Le climat de la relation avec l’Europe s’est lui aussi rafraîchi, du fait du déficit des échanges et de l’alignement de Bruxelles sur des positions commerciales plus agressives préconisées par Washington. Dans ce contexte, le rapprochement transatlantique opéré par Nicolas Sarkozy préoccupe Pékin. De même que ses propos critiques sur l’autoritarisme russe, que les dirigeants chinois n’ont pas manqué de prendre pour eux. «Nous pensons qu’un bon dialogue permettra de renforcer la compréhension», souligne un diplomate chinois, en des termes traduisant la circonspection.
À Xi’an, l’ancienne capitale impériale, le président français visite ce dimanche le site de l’armée enterrée. Mais plutôt que de jouer la carte de la Chine éternelle, chère à son prédécesseur, il aura à cœur de nouer des relations «personnelles, fortes, confiantes et durables» avec les deux maîtres du pays, le président Hu Jintao et le premier ministre Wen Jiabao qui, attention notable, le recevront chacun pour un «dîner restreint». Nicolas Sarkozy souhaite les prendre au mot en plaçant son dialogue avec eux sous le signe de «l’harmonie», clin d’œil à la «société harmonieuse» souhaitée il y a quelques semaines par le 17e Congrès du Parti communiste chinois. Positiver les problèmes donc, pour tenter de faire bouger ce partenaire stratégique, pachydermique et souvent madré.
La question de la contrefaçon
La méthode sera appliquée à l’environnement, thème fort de la visite (voir ci-dessous). La même volonté «d’harmonie» sera invoquée pour des «relations justes» entre les monnaies et dans le commerce, mais aussi dans les domaines problématiques de la propriété intellectuelle et de la contrefaçon. À chaque étape, le président français va inciter les dirigeants chinois à rapprocher «l’état des lois de l’État de droit», dit-on dans son entourage ; bref, à faire montre de volonté politique pour appliquer les textes existants.
La démarche est similaire sur les questions internationales : le président français invitera les Chinois à répliquer en Iran leur engagement responsable pour régler la crise nucléaire nord-coréenne. Les droits de l’homme seront également évoqués, là encore sur le mode renouvelé d’une «coopération positive», notamment sous l’angle du droit (Rachida Dati sera du voyage) et sur des «sujets pertinents qui intéressent les Chinois», insiste-t-on à l’Élysée. Des contrats substantiels sont attendus dans le domaine nucléaire et l’aéronautique.
Nicolas Sarkozy a compris qu’il doit rassurer s’il veut pouvoir appliquer en Chine son « nouveau réalisme». En Chine, le président français veut peser en étant «la locomotive d’un train européen», souligne-t-on dans son entourage. Reste à savoir jusqu’où ses hôtes seront prêts à emprunter les mêmes rails.
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