Les chocolats vont flamber à Noël
La Côte d’Ivoire et le Ghana produisent 60% du cacao. Mais ce sont les Européens, Allemands en tête, qui consomment le plus de chocolat par an et par personne.
Les cours du cacao atteignent des sommets alors que les enseignes spécialisées vont réaliser un tiers de leurs ventes annuelles.
Les prix du lait, des fruits secs et du beurre sont également responsables de la hausse. Les enseignes spécialisées vont devoir redoubler d’imagination. La trêve des confiseurs promet d’être animée cette année.
Selon notre enquête réalisée auprès de l’ensemble de la filière chocolatière (depuis les producteurs jusqu’aux artisans et enseignes spécialisées en passant par les transformateurs de fèves de cacao), les prix des chocolats vont augmenter de 5 à 10 % pour les consommateurs. « Dans Le Journal de la confiserie, les professionnels parlent de 5 % de hausse, explique l’artisan Alain Débonnet, gérant des chocolats Le Chat bleu présents à Paris, à Lille et au Touquet. Mais ce sera vraisemblablement plus. » Jeff de Bruges « espère ne pas répercuter la hausse de plus de 6 % » par rapport à Noël dernier. De Neuville avoue « réfléchir à la hausse des tarifs même si la date précise de mise en œuvre n’est pas encore déterminée ».
Les ganaches ou les pralinés sont plus chers parce que le prix des matières premières flambe. «Le lait a augmenté de 60 % en un an, explique Philippe Jambon, directeur général de Jeff de Bruges, le beurre a pris 70% et le cacao 20%.» Les noisettes ne sont pas en reste : produites à 80% en Turquie, leur prix a été multiplié par trois en trois ans. Du côté des chocolatiers artisans de centre-ville, les hausses de prix seront moins visibles mais elles sont noyées dans des coûts déjà élevés. «Nous avons une fabrication totalement artisanale, avec des coûts de main-d’œuvre très importants, des ingrédients de luxe et des prix forcément haut de gamme, témoigne Frédéric Chambeau, directeur de la maison Fouquet qui possède un laboratoire et deux magasins dans Paris. Cela va nous permettre de ne pas répercuter les hausses de matières premières sur nos prix publics.» Selon cet ancien auditeur de chez KPMG, les industriels oublient d’évoquer les coûts qui sont en baisse et qu’ils ne répercutent jamais sur leurs tarifs. «Personne ne vous dit qu’en ce moment les prix des fruits secs (amandes et noisettes) sont en baisse, car la récolte a été très bonne», avance cet expert.
Mais le chocolat qui flambe ne devrait pas décourager les croqueurs. Avec ses 7,3 kg de chocolat consommés par an et par personne, la France se situe dans la moyenne européenne. Bien loin derrière les champions mondiaux de la ganache que sont incontestablement les Allemands (11 kg), mais devant les Espagnols avec 3,3 kg. Contrairement à la plupart des autres produits alimentaires qui sont sur des marchés mûrs et ne progressent guère, la consommation de chocolat est en hausse de 3% par an.
Séduire et fidéliser les amateurs
Du coup, les enseignes spécialisées se font la guerre. Elles ont compris l’intérêt de vendre des produits industriels avec un habillage artisanal. Premier sur le territoire avec 250 boutiques, Jeff de Bruges écoule plus de 2.000 tonnes de chocolat par an. L’objectif du réseau de franchisés est d’ouvrir entre 20 à 30 magasins. Son concurrent, de Neuville qui vend 1 000 tonnes annuellement, compte 130 boutiques. Il vise 15 nouveaux franchisés par an. «Nous voulons mieux mailler le territoire français, confie Mario Catena, directeur général de Neuville. Le marché est très actif et la marge de progression importante.»
À la Fédération française de la franchise, on partage cette analyse d’autant plus que « comparé à d’autres secteurs, il n’y a pas eu beaucoup d’enseignes nouvelles ces dernières années». Du coup, les professionnels rivalisent d’ingéniosité pour séduire et fidéliser les amateurs. Fin 2005, Jeff de Bruges change le concept de ses magasins. Il a été récemment suivi de Neuville qui vient de modifier son logo et son concept de magasin pour moderniser son image. La bataille se joue aussi sur les tendances, les collections et la mode.
Il faut dire qu’avec Noël qui représente plus de 30% du chiffre d’affaires et Pâques 20%, le reste de l’année est plutôt terne. Pour l’automne, si Jeff de Bruges met sur le marché des chocolats en forme de feuilles d’automne, de Neuville vend des champignons et des glands. Pour Halloween, ce sont les fritures en forme de fantôme ou de citrouille. La Saint-Valentin est aussi une bonne période de ventes avec ses cadeaux romantiques.
Les prix du lait, des fruits secs et du beurre sont également responsables de la hausse. Les enseignes spécialisées vont devoir redoubler d’imagination. La trêve des confiseurs promet d’être animée cette année.
Selon notre enquête réalisée auprès de l’ensemble de la filière chocolatière (depuis les producteurs jusqu’aux artisans et enseignes spécialisées en passant par les transformateurs de fèves de cacao), les prix des chocolats vont augmenter de 5 à 10 % pour les consommateurs. « Dans Le Journal de la confiserie, les professionnels parlent de 5 % de hausse, explique l’artisan Alain Débonnet, gérant des chocolats Le Chat bleu présents à Paris, à Lille et au Touquet. Mais ce sera vraisemblablement plus. » Jeff de Bruges « espère ne pas répercuter la hausse de plus de 6 % » par rapport à Noël dernier. De Neuville avoue « réfléchir à la hausse des tarifs même si la date précise de mise en œuvre n’est pas encore déterminée ».
Les ganaches ou les pralinés sont plus chers parce que le prix des matières premières flambe. «Le lait a augmenté de 60 % en un an, explique Philippe Jambon, directeur général de Jeff de Bruges, le beurre a pris 70% et le cacao 20%.» Les noisettes ne sont pas en reste : produites à 80% en Turquie, leur prix a été multiplié par trois en trois ans. Du côté des chocolatiers artisans de centre-ville, les hausses de prix seront moins visibles mais elles sont noyées dans des coûts déjà élevés. «Nous avons une fabrication totalement artisanale, avec des coûts de main-d’œuvre très importants, des ingrédients de luxe et des prix forcément haut de gamme, témoigne Frédéric Chambeau, directeur de la maison Fouquet qui possède un laboratoire et deux magasins dans Paris. Cela va nous permettre de ne pas répercuter les hausses de matières premières sur nos prix publics.» Selon cet ancien auditeur de chez KPMG, les industriels oublient d’évoquer les coûts qui sont en baisse et qu’ils ne répercutent jamais sur leurs tarifs. «Personne ne vous dit qu’en ce moment les prix des fruits secs (amandes et noisettes) sont en baisse, car la récolte a été très bonne», avance cet expert.
Mais le chocolat qui flambe ne devrait pas décourager les croqueurs. Avec ses 7,3 kg de chocolat consommés par an et par personne, la France se situe dans la moyenne européenne. Bien loin derrière les champions mondiaux de la ganache que sont incontestablement les Allemands (11 kg), mais devant les Espagnols avec 3,3 kg. Contrairement à la plupart des autres produits alimentaires qui sont sur des marchés mûrs et ne progressent guère, la consommation de chocolat est en hausse de 3% par an.
Séduire et fidéliser les amateurs
Du coup, les enseignes spécialisées se font la guerre. Elles ont compris l’intérêt de vendre des produits industriels avec un habillage artisanal. Premier sur le territoire avec 250 boutiques, Jeff de Bruges écoule plus de 2.000 tonnes de chocolat par an. L’objectif du réseau de franchisés est d’ouvrir entre 20 à 30 magasins. Son concurrent, de Neuville qui vend 1 000 tonnes annuellement, compte 130 boutiques. Il vise 15 nouveaux franchisés par an. «Nous voulons mieux mailler le territoire français, confie Mario Catena, directeur général de Neuville. Le marché est très actif et la marge de progression importante.»
À la Fédération française de la franchise, on partage cette analyse d’autant plus que « comparé à d’autres secteurs, il n’y a pas eu beaucoup d’enseignes nouvelles ces dernières années». Du coup, les professionnels rivalisent d’ingéniosité pour séduire et fidéliser les amateurs. Fin 2005, Jeff de Bruges change le concept de ses magasins. Il a été récemment suivi de Neuville qui vient de modifier son logo et son concept de magasin pour moderniser son image. La bataille se joue aussi sur les tendances, les collections et la mode.
Il faut dire qu’avec Noël qui représente plus de 30% du chiffre d’affaires et Pâques 20%, le reste de l’année est plutôt terne. Pour l’automne, si Jeff de Bruges met sur le marché des chocolats en forme de feuilles d’automne, de Neuville vend des champignons et des glands. Pour Halloween, ce sont les fritures en forme de fantôme ou de citrouille. La Saint-Valentin est aussi une bonne période de ventes avec ses cadeaux romantiques.
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