vendredi 9 novembre 2007

Bhutto

Bhutto :
«le Pakistan ne doit pas devenir l’Irak»
L’ex-premier ministre pakistanaise est sous résidence surveillée depuis vendredi matin. 5.000 de ses partisans ont été arrêtés avant un rassemblement interdit.
Au lendemain de l’annonce d’élections législatives par Pervez Musharraf, Benazir Bhutto a été empêchée de sortir de chez elle par la police et placée en résidence surveillée, à Islamabad. A trois reprises, l’ex-premier ministre pakistanaise a tenté en vain une sortie médiatique pour se rendre à un meeting contre l’état d’urgence, organisé à Rawalpindi, près de la capitale. «Je vous demande de libérer le passage, laissez-moi passer. Je livre mon combat pour vous, mes frères en uniforme», a-t-elle lancé aux policiers à l’aide d’un mégaphone, et alors que des centaines de policiers prenaient position derrière les véhicules blindés en appelant du renfort. «Je ne veux pas que le Pakistan devienne l’Irak, je dois vous sauver», a-t-elle crié à ses partisans, aux policiers et aux innombrables journalistes, avant de rentrer chez elle.
Autre signe de répression, la diffusion des émissions de la BBC et de CNN, qui venaient d’annoncer l’assignation à résidence de la dirigeante d’opposition, a été interrompue.
Attentat contre un proche de Musharraf
Malgré la détermination des membres du Parti du Peuple Pakistanais (PPP) de Benazir Bhutto à mener à bien la manifestation, les forces de l’ordre ont fait usage de gaz lacrymogènes et procédé à quelque 5.000 arrestations de supporters.
Rawalpindi, la grande ville de la banlieue d’Islamabad, où devait avoir lieu le rassemblement du PPP, a été coupée du monde dans la nuit par quelque 6.000 policiers qui empêchent toute réunion. Ils invoquent d’une part l’interdiction de tout rassemblement en vertu de l’état d’urgence décrété samedi et, d’autre part, des «menaces très précises» d’attentats suicide des extrémistes islamistes.
Trois semaines après l’attentat suicide meurtrier qui a visé Benazir Bhutto, les autorités ont affirmé détenir des informations des services de renseignements selon lesquelles huit kamikazes de mouvements proches d’al-Qaida sont entrés dans Rawalpindi ces derniers jours avec leurs bombes prêtes à exploser lors du meeting du PPP.
Dans ce contexte de tensions, un attentat suicide visant la demeure d’un ministre du gouvernement pakistanais, a fait au moins quatre morts à Peshawar, dans le nord-ouest du pays. Ce proche de Pervez Musharraf en est sorti indemne.

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