Quatrième victoire de Rafael Nadal
à Roland-Garros
L'Espagnol Rafael Nadal n'aura pas concédé un seul set à ses adversaires
lors de l'édition 2008 de Roland-Garros.
Impitoyable, l'Espagnol a réduit en poussière Roger Federer pour s'offrir un quatrième sacre consécutif. Plus que jamais, l'avenir lui appartient.
À sens unique. Pris de vitesse, écrasé par la puissance et la maîtrise de Rafael Nadal, implacable maître des lieux, Roger Federer, le numéro un mondial, dépassé comme jamais, s'efface. Balayé (6-1, 6-3, 6-0). Le phénoménal Rafael Nadal distille une leçon rare. En 1 h 48 de démonstration de jeu sur terre, l'Espagnol boucle la plus éphémère finale depuis 1980 (victoire expéditive de Björn Borg contre Vitas Gerulaitis), signe la plus avare en jeux depuis 1977 (succès aride de Guillermo Vilas 6-0, 6-3, 6-0 contre Brian Gottfried).
Avec un quatrième sacre consécutif à Roland-Garros (au cours duquel il n'abandonne aucun set et seulement 41 jeux, une misère), l'Espagnol prolonge surtout une série époustouflante. Il continue à souffler sur la poussière des archives, rejoint Henri Cochet et ne se trouve plus qu'à deux longueurs du mythique Borg. «Je suis très heureux, j'ai joué un match parfait . Roger a commis des erreurs inhabituelles. Je n'en croyais pas mes yeux. Le match était facile, il aurait dû être plus serré. (…) Je suis plus agressif. J'ai progressé. Je ne reste plus trois mètres derrière la ligne de fond, je rentre davantagedans le court», sourit le lauréat.
«Je ne peux que le féliciter»
Au-delà de la frustration d'une troisième défaite en finale à Roland-Garros, les traces de cette défaite pourraient hanter durablement les nuits d'un Roger Federer aux douze titres majeurs, perturbé, visage fermé mais fair-play, comme d'habitude : «C'est une défaite cuisante. Rafa a régné en maître sur le court. Il ne fait pas de fautes directes (seulement 7, contre 35 au Suisse). Quand il attaque, il est incroyable. Quand il défend, il est incroyable. Je ne peux que le féliciter. Mais je reviendrai. Je peux gagner ici.»
Il faudra d'abord oublier, reconstruire. Car la magie et l'élégance vite cadenassées par l'étreinte féroce, le Suisse impuissant, hébété, a, telle une âme en peine, erré sur un court hostile. Une terre imprenable. Rarement l'écart entre les deux rivaux n'a paru aussi vaste. Nadal, monstre d'abnégation, de détermination, d'ambition s'affirme, grandit encore. L'Espagnol jette dans chaque seconde passée sur le court, dans chaque coup, dans chaque point une intensité sidérante. Comme si l'issue du match en dépendait. Et année après année, sa panoplie s'étoffe quand en face la résistance s'épuise. À 22 ans, l'Espagnol s'ancre dans l'histoire. À Roland-Garros, il cultive sa terre, avec la jalousie d'un jardinier soignant son lopin. Jusqu'où parviendra-t-il ? Prenant soin d'éviter toute comparaison, le légendaire Björn Borg assure : «Il lui reste tant d'années. Il va peut-être gagner huit ou neuf Roland-Garros d'affilée. Il a un avantage psychologique car il n'a jamais mal joué sur terre. Les autres joueurs peuvent avoir un mauvais jour. Lui, non.»
L'impression physique demeure toujours aussi oppressante. Ses muscles de centaure lui offrent de multiplier les coups en alliant puissance et vivacité. Il gifle la balle, son lift à hauteur d'épaule agresse, transperce, use. Sa couverture en défense reste stupéfiante. Avec un arsenal technique, physique et tactique sans équivalent sur terre, sa domination n'a jamais connu un tel éclat.
Federer-Nadal, la force contre la grâce, l'inspiration contre la solidité. Mais plus seulement. Les forces s'équilibrent. Jusqu'à basculer ? Le face-à-face connaîtra des prolongements, peut-être dès Wimbledon (du 23 juin au 6 juillet) où Roger Federer règne en maître depuis 2003 mais voit la menace enfler, jusqu'à lui faire de l'ombre…
Impitoyable, l'Espagnol a réduit en poussière Roger Federer pour s'offrir un quatrième sacre consécutif. Plus que jamais, l'avenir lui appartient.
À sens unique. Pris de vitesse, écrasé par la puissance et la maîtrise de Rafael Nadal, implacable maître des lieux, Roger Federer, le numéro un mondial, dépassé comme jamais, s'efface. Balayé (6-1, 6-3, 6-0). Le phénoménal Rafael Nadal distille une leçon rare. En 1 h 48 de démonstration de jeu sur terre, l'Espagnol boucle la plus éphémère finale depuis 1980 (victoire expéditive de Björn Borg contre Vitas Gerulaitis), signe la plus avare en jeux depuis 1977 (succès aride de Guillermo Vilas 6-0, 6-3, 6-0 contre Brian Gottfried).
Avec un quatrième sacre consécutif à Roland-Garros (au cours duquel il n'abandonne aucun set et seulement 41 jeux, une misère), l'Espagnol prolonge surtout une série époustouflante. Il continue à souffler sur la poussière des archives, rejoint Henri Cochet et ne se trouve plus qu'à deux longueurs du mythique Borg. «Je suis très heureux, j'ai joué un match parfait . Roger a commis des erreurs inhabituelles. Je n'en croyais pas mes yeux. Le match était facile, il aurait dû être plus serré. (…) Je suis plus agressif. J'ai progressé. Je ne reste plus trois mètres derrière la ligne de fond, je rentre davantagedans le court», sourit le lauréat.
«Je ne peux que le féliciter»
Au-delà de la frustration d'une troisième défaite en finale à Roland-Garros, les traces de cette défaite pourraient hanter durablement les nuits d'un Roger Federer aux douze titres majeurs, perturbé, visage fermé mais fair-play, comme d'habitude : «C'est une défaite cuisante. Rafa a régné en maître sur le court. Il ne fait pas de fautes directes (seulement 7, contre 35 au Suisse). Quand il attaque, il est incroyable. Quand il défend, il est incroyable. Je ne peux que le féliciter. Mais je reviendrai. Je peux gagner ici.»
Il faudra d'abord oublier, reconstruire. Car la magie et l'élégance vite cadenassées par l'étreinte féroce, le Suisse impuissant, hébété, a, telle une âme en peine, erré sur un court hostile. Une terre imprenable. Rarement l'écart entre les deux rivaux n'a paru aussi vaste. Nadal, monstre d'abnégation, de détermination, d'ambition s'affirme, grandit encore. L'Espagnol jette dans chaque seconde passée sur le court, dans chaque coup, dans chaque point une intensité sidérante. Comme si l'issue du match en dépendait. Et année après année, sa panoplie s'étoffe quand en face la résistance s'épuise. À 22 ans, l'Espagnol s'ancre dans l'histoire. À Roland-Garros, il cultive sa terre, avec la jalousie d'un jardinier soignant son lopin. Jusqu'où parviendra-t-il ? Prenant soin d'éviter toute comparaison, le légendaire Björn Borg assure : «Il lui reste tant d'années. Il va peut-être gagner huit ou neuf Roland-Garros d'affilée. Il a un avantage psychologique car il n'a jamais mal joué sur terre. Les autres joueurs peuvent avoir un mauvais jour. Lui, non.»
L'impression physique demeure toujours aussi oppressante. Ses muscles de centaure lui offrent de multiplier les coups en alliant puissance et vivacité. Il gifle la balle, son lift à hauteur d'épaule agresse, transperce, use. Sa couverture en défense reste stupéfiante. Avec un arsenal technique, physique et tactique sans équivalent sur terre, sa domination n'a jamais connu un tel éclat.
Federer-Nadal, la force contre la grâce, l'inspiration contre la solidité. Mais plus seulement. Les forces s'équilibrent. Jusqu'à basculer ? Le face-à-face connaîtra des prolongements, peut-être dès Wimbledon (du 23 juin au 6 juillet) où Roger Federer règne en maître depuis 2003 mais voit la menace enfler, jusqu'à lui faire de l'ombre…
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