lundi 30 juin 2008

L'Espagne championne d'Europe de football

L' Espagne remporte l'Euro 2008
en battant l'Allemagne 1-0

Devant Andres Iniesta, Fernando Torres célèbre son but en finale de l'Euro.
Grâce à un but de Fernando Torres à la 33e minute, l'Espagne a été sacrée dimanche soir à Vienne championne d'Europe de football pour la deuxième fois de son histoire. Elle succède à la Grèce, sacrée il y a quatre ans au Portugal.
Compte Rendu du match
Qui allait succéder à la Grèce ? La finale de l'Euro 2008 nous offrait un choc entre deux grandes nations du football européen. Une affiche de rêve. D'un côté l'Allemagne, puissante, réaliste, loin d'être enthousiasmante mais toujours au rendez-vous. De l'autre l'Espagne, technique, joueuse, brillante depuis le début de la compétition et enfin à la hauteur des espérances. Des caractéristiques qui, même en l'absence de David Villa, blessé, faisaient de la Furia Roja la favorite de cet ultime rencontre…
L'erreur de Lahm
Sauf que ce sont les Allemands qui rentraient le mieux dans cette finale. Plus percutante, plus incisive, la Mannschaft profitait d'une certaine tension espagnole, à l'image de cette passe en retrait trop molle de Sergio Ramos dont ne profitait pas Klose (4e), pour prendre les choses en mains. Ballack voyait son centre passer devant le but sans trouver preneur (8e) avant qu'Hitzlsperger ne n'applique trop sur une frappe à ras de terre (9e). Etrangement mangés au milieu de terrain, les Ibères mettaient un quart d'heure à se réveiller. Il fallait un arrêt réflexe de Lehmann sur un centre dévié par Metzelder (14e) pour lancer la Furia Roja. Peu à peu, l'Espagne reprenait la possession du ballon et les occasions ne tardaient pas. Torres prenait une première fois le dessus sur Mertesacker et Frings mais sa tête n'attrapait pas le cadre (20e), puis il touchait du bois après une détente exceptionnelle au deuxième poteau (23e). L'Allemagne, désireuse de s'imposer physiquement, ne répondait que par une reprise de volée de Ballack, contrée in extremis par Sergio Ramos (25e). Prise de vitesse, fébrile derrière, elle finissait par céder sur une grossière erreur d'appréciation de Lahm. Torres n'en demandait pas tant pour passer entre le latéral allemand et Lehmann et ouvrir le score (0-1, 33e). Dans la foulée, Silva loupait même la balle du KO en dévissant complètement sa reprise tandis que Mertesacker sauvait la maison allemande devant Iniesta juste avant la pause (45e).
L'Espagne gâche les balles de KO
Évidemment, un sursaut d'orgueil de la Mannschaft était attendu au retour des vestiaires. Celui-ci tardait à se manifester en raison d'un jeu stéréotypé. L'Espagne en profitait pour s'illustrer. Lehmann détournait.

dimanche 29 juin 2008

La Gay Pride défile à Paris

La Gay Pride défile à ParisLe thème de la Gay Pride était cette année les discriminations à l'école.
La Marche des fiertés lesbiennes, gay, bi et trans, a rassemblé au moins 500.000 personnes samedi dans la capitale. Thème central de cette septième édition : la lutte contre les discriminations à l'école.
Entre 500 et 700.000 personnes ont défilé samedi à Paris à l'occasion de la 7e Marche des fiertés lesbiennes, gay, bi et trans, la Gay Pride française, dont le thème était cette année les discriminations à l'école. Une banderole «Pour une école sans discrimination» ouvrait le cortège, auquel participait notamment le maire socialiste de Paris, Bertrand Delanoë. «Il faut protéger les enfants de la barbarie de la pensée. À l'école, il y a encore des tabous, qu'il faut doucement et gentiment repousser», a déclaré celui-ci.
Dans le «carré de tête», autour de Christophe Lefevre, président de l'Interassociative lesbienne, gaie, bi et trans (Inter-LGBT), et de son porte-parole Alain Piriou, figuraient également le président PS de la Région Ile-de-France Jean-Paul Huchon, Jean-Luc Roméro ou encore l'ancien ministre de la Culture et député PS du Pas-de-Calais, Jack Lang, qui a confié n'avoir «jamais raté une marche en 17 ans».
Une Marche des fiertés plus politique que jamais avec le PCF (qui assurait de surcroît le service d'ordre), le PS, les Verts, le Mouvement de jeunes socialistes (MJS) et, venus en force et juchés sur des chars, les jeunes militants de l'UMP (POPulaires) ou du MoDem. Très présents également, les syndicats, dont la CGT, la CFDT Ile-de-France, mais aussi la FSU et toutes ses composantes.
«À l'école, on me jetait des cailloux»
Derrière la banderole, en bon ordre de marche, défilaient les quelque 74 chars, semi-remorques ou simples véhicules décorés aux couleurs des associations, toutes fédérées par l'Inter-LGBT. Le mot d'ordre de la manifestation était décliné sous toutes les formes visuelles, mais aussi sous tous les airs de musique, de la chorale au disco, en passant par l'électro ou l'accordéon.
De nombreux jeunes participaient au cortège, à l'instar de Jasen, un collégien de 15 ans. «À l'école, on me jetait des cailloux et on m'insultait», a-t-il raconté, estimant cependant qu'après la classe de troisième (vers 14-15 ans) «les gens mûrissent, les mentalités évoluent». Des parents étaient également présents, brandissant une banderole plaidant en faveur du «dialogue entre les homos et leurs parents». La lutte contre les discriminations étant également un combat mené au sein des entreprises par l'Inter-LGBT, plusieurs d'entre elles avaient dépêché leurs militants associatifs.
Les organisateurs espéraient rassembler plusieurs centaines de milliers de personnes, à la hauteur des 600.000 réunies en 2007, pour ce cortège festif parti de la place Denfert-Rochereau à destination de la Bastille, dans le centre de Paris. Un dance-floor géant y est prévu jusqu'à 21h, heure à laquelle la manifestation doit officiellement se disperser.
Dans la ville tchèque de Brno, des militants d'extrême droite ont essayé samedi de perturber le défilé de la «Gay Pride», contraignant les forces de l'ordre à intervenir. Plusieurs dizaines d'extrémistes entièrement vêtus de noir ont jeté des oeufs et des fumigènes sur les participants.

Espagne-Allemagne, vraie opposition de style

Espagne-Allemagne,
vraie opposition de style
L'Espagne, plus à l'aise techniquement, a les faveurs du pronostic face à l'Allemagne, qui comptera sur son réalisme froid.
Tout, du palmarès à l'organisation, les sépare. Voilà qui devrait offrir une finale à la hauteur de cet Euro réussi.
L'Espagne s'y voit déjà. Après l'éclatant succès face aux Russes (3-0), certains supporteurs ibériques chantaient sous la pluie «Campeone ! Campeone !», jeudi soir aux abords du stade Ernst-Happel. La Seleccion attend un nouveau titre depuis 44 ans. En 1984, un certain Michel Platini brisait ses espoirs en finale de l'Euro. Michael Ballack se chargera-t-il cette fois du rôle de matador ? Les hommes de Luis Aragones ont jusqu'ici réussi à faire mentir ces faits entêtants qui démontrent que l'Espagne craque lors des matchs couperets. Brillants au premier tour, les coéquipiers de Torres ont battu l'Italie dans la douleur avant de réussir une démonstration de force contre une Russie à court d'idée et à bout de souffle.
Dans sa conférence d'après-match, Aragones a insisté sur la force mentale de ses hommes : «On a disputé une Coupe du monde et vous apprenez beaucoup dans ce genre de compétition. Ce n'est pas suffisant de bien jouer, il faut savoir se battre, être combatif.» Ces vertus, les Allemands les connaissent par cœur. À la peine dans le jeu face aux Turcs, ils ont su s'en sortir grâce à un mental de fer et une efficacité redoutable.
L'Allemagne ne possède plus autant de grandes individualités que par le passé mais elle est redevenue ce qu'elle a toujours été. Une place incontournable du football mondial. Vainqueur de l'Euro 1996, elle n'avait pas remporté un match lors des deux éditions suivantes. Un camouflet pour une équipe déjà sacrée à trois reprises dans cette épreuve (1972, 1980 et 1996).
Possession du ballon d'un côté, contre-attaque de l'autre
Joachim Löw, ancien adjoint de Jürgen Klinsmann, a poursuivi le travail de son prédécesseur, demi-finaliste du dernier Mondial organisé sur son sol. La Mann­schaft a été la première équipe à se qualifier pour la phase finale de l'Euro. Elle pourrait être la première sur le podium final. Alors bien sûr, les clignotants ne sont pas tous au vert. Les Allemands ont déjà encaissé six buts depuis le début de la compétition. La défense centrale ne respire pas la sérénité tout comme le gardien vétéran Lehmann. Et physiquement la Mannschaft a semblé au bout du rouleau contre les Turcs. Mais cet Euro n'est pas à un rebondissement près…
On s'attend en tout cas à une belle opposition de style entre une Espagne qui adore posséder le ballon et une Allemagne plus à l'aise en contre-attaque. Sur l'ensemble de la compétition, avantage à la Roja. Le sélectionneur Luis Aragones, dont la modestie n'est pas l'apanage, a fait profil bas en refusant le statut de favori. Celui qui rejoindra le club turc de Fenerbahçe après l'Euro est en passe de devenir une figure emblématique du football ibérique. Ses déclarations outrancières et parfois racistes l'ont pour l'instant rendu plus célèbre que son palmarès vierge de titre en tant que coach. Pour la postérité, il serait l'homme qui a reconduit les Espagnols au sommet. Ils lui ont déjà pardonné la non-sélection de Raul. Demain soir, ils pourraient lui ériger une statue.

samedi 21 juin 2008

La Fête de la musique fait son cinéma

La Fête de la musique fait son cinéma
Des milliers de concerts pour une 27e édition centrée sur les bandes originales de films.
» Télé et radio jouent à fond
En 1908, pour le film L'Assassinat du duc de Guise, Camille Saint-Saëns compose une musique originale, qui remplace l'usage de laisser improviser plus ou moins librement les pianistes des cinémas. Les historiens datent de ce jour la naissance de la bande originale. Cent ans plus tard, la 27e Fête de la musique (http://www.fetedelamusique.culture.fr/) célèbre la musique de film avec quelques événements symboliques au milieu d'une programmation torrentueuse.
Dans la cour d'honneur du Palais-Royal, à Paris, le traditionnel concert organisé sous les fenêtres du ministère de la Culture aura pour héros Nino Rota, Mauro Gioia et Catherine Ringer : les plus grandes chansons du compositeur des films de Federico Fellini réarrangées par le trublion napolitain des musiques populaires, avec la chanteuse des Rita Mitsouko dans le premier rôle vocal et à la mise en scène. Ce spectacle fournit la matière d'un disque à paraître à la rentrée. Ensuite, et en remplacement de Goran Bregovic accidenté, on entendra Café de Los Maestros, plongée au cœur de la tradition du tango dans le Buenos Aires d'avant-guerre.
Environ mille événements sont prévus à Paris parmi lesquels, pêle-mêle, du fandango de la région de Veracruz à l'Institut du Mexique, une carte blanche du percussionniste Guem au Cabaret Sauvage, la chorale des personnels de l'Éducation nationale dans la cour du ministère, la fanfare des Mectons of the Bouillon dans la rue des Abbesses, le vernissage de l'exposition Claude François à la Médiathèque musicale de Paris, des chansons à la demande devant le 10, rue de Seine, le Miracle des oiseaux jouant place Vendôme, un concert de musique sacrée contemporaine par la Jeunesse nazaréenne internationale au square Léon, un concert FIP à l'Olympia avec Bernard Lavilliers, Thomas Dutronc, Zuco 103 et Mariee Sioux…
Divers médias et entreprises proposent de gros concerts quai François-Mauriac (18 h), dans les jardins du Trocadéro (18 h 30), à l'Institut du monde arabe (19 h), place de la Bastille (20 h) et place Denfert-Rochereau (20 h) avec une foule d'artistes confirmés. Le plus grand concert gratuit sera celui de France 2 à l'hippodrome d'Auteuil (lire ci-contre). Comme la Fête de la musique tombe cette année le samedi, les foules s'ajouteront aux foules : concert de Tokio Hotel au Parc des Princes ou de Manu Chao au stade de Bondy (gratuit)… Par conséquent, le métro parisien fonctionne jusqu'à 2 h 15, les lignes 1, 2, 4, 6, 9 et 14 prolongeant jusqu'à 5 h 30, et on prévoit 2 500 policiers et gendarmes dans les rues de la capitale.
À Toulouse, l'orchestre national du Capitole joue dans le stade Wallon, les enfants vont au bal dans la cour de la Calendreta, le festival Rio Loco mêle les couleurs tsiganes de sa programmation à la Fête de la musique…
À Lille, les musiciens du 43e régiment d'infanterie jouent des musiques de film devant l'hôtel de ville, le collectif Ukulélé lillois se produit rue Gambetta, un bal tango s'installe au jardin Vauban…
À Rennes, la chorale l'Air de rien chante au quartier Beauregard, on entendra des musiques traditionnelles allemandes place du Parlement-de-Bretagne, un sound system reggae s'installe sur le parvis des Champs-Libres…
À Besançon, l'Orchestre d'harmonie municipal se produit au Grand Kursaal, les bateaux-vedettes Le Vauban et Le Pont-Battant emportent des formations de musique classique, le pianiste Jean-Louis Simon se promène en centre-ville sur le plateau d'un camion…
Les trottoirs, les pas-de-porte et les places, en région comme à Paris, appartiennent massivement aux amateurs pour, comme le chante Vincent Delerm, « Des reprises de La Bombe humaine/ L'Eau vive à la flûte à bec par des CM1/ Just Like Heaven avenue du Maine ».

jeudi 12 juin 2008

Euro 2008

L'Euro 2008Retrouvez jour après jour les résultats et le calendrier de la compétition qui oppose le gratin du football européen, en Suisse et en Autriche, du 7 au 29 juin.
Les groupes
- Groupe A : Portugal, République Tchèque, Suisse,Turquie
- Groupe B : Allemagne, Autriche, Croatie, Pologne
- Groupe C : France, Italie, Pays-Bas, Roumanie
- Groupe D : Espagne, Grèce, Russie, Suède

Quatrième victoire de Rafael Nadal à Roland-Garros

Quatrième victoire de Rafael Nadal
à Roland-Garros
L'Espagnol Rafael Nadal n'aura pas concédé un seul set à ses adversaires
lors de l'édition 2008 de Roland-Garros.
Impitoyable, l'Espagnol a réduit en poussière Roger Federer pour s'offrir un quatrième sacre consécutif. Plus que jamais, l'avenir lui appartient.
À sens unique. Pris de vitesse, écrasé par la puissance et la maîtrise de Rafael Nadal, implacable maître des lieux, Roger Federer, le numéro un mondial, dépassé comme jamais, s'efface. Balayé (6-1, 6-3, 6-0). Le phénoménal Rafael Nadal distille une leçon rare. En 1 h 48 de démonstration de jeu sur terre, l'Espagnol boucle la plus éphémère finale depuis 1980 (victoire expéditive de Björn Borg contre Vitas Gerulaitis), signe la plus avare en jeux depuis 1977 (succès aride de Guillermo Vilas 6-0, 6-3, 6-0 contre Brian Gottfried).
Avec un quatrième sacre consécutif à Roland-Garros (au cours duquel il n'abandonne aucun set et seulement 41 jeux, une misère), l'Espagnol prolonge surtout une série époustouflante. Il continue à souffler sur la poussière des archives, rejoint Henri Cochet et ne se trouve plus qu'à deux longueurs du mythique Borg. «Je suis très heureux, j'ai joué un match parfait . Roger a commis des erreurs inhabituelles. Je n'en croyais pas mes yeux. Le match était facile, il aurait dû être plus serré. (…) Je suis plus agressif. J'ai progressé. Je ne reste plus trois mètres derrière la ligne de fond, je rentre davantagedans le court», sourit le lauréat.
«Je ne peux que le féliciter»
Au-delà de la frustration d'une troisième défaite en finale à Roland-Garros, les traces de cette défaite pourraient hanter durablement les nuits d'un Roger Federer aux douze titres majeurs, perturbé, visage fermé mais fair-play, comme d'habitude : «C'est une défaite cuisante. Rafa a régné en maître sur le court. Il ne fait pas de fautes directes (seulement 7, contre 35 au Suisse). Quand il attaque, il est incroyable. Quand il défend, il est incroyable. Je ne peux que le féliciter. Mais je reviendrai. Je peux gagner ici.»
Il faudra d'abord oublier, reconstruire. Car la magie et l'élégance vite cadenassées par l'étreinte féroce, le Suisse impuissant, hébété, a, telle une âme en peine, erré sur un court hostile. Une terre imprenable. Rarement l'écart entre les deux rivaux n'a paru aussi vaste. Nadal, monstre d'abnégation, de détermination, d'ambition s'affirme, grandit encore. L'Espagnol jette dans chaque seconde passée sur le court, dans chaque coup, dans chaque point une intensité sidérante. Comme si l'issue du match en dépendait. Et année après année, sa panoplie s'étoffe quand en face la résistance s'épuise. À 22 ans, l'Espagnol s'ancre dans l'histoire. À Roland-Garros, il cultive sa terre, avec la jalousie d'un jardinier soignant son lopin. Jusqu'où parviendra-t-il ? Prenant soin d'éviter toute comparaison, le légendaire Björn Borg assure : «Il lui reste tant d'années. Il va peut-être gagner huit ou neuf Roland-Garros d'affilée. Il a un avantage psychologique car il n'a jamais mal joué sur terre. Les autres joueurs peuvent avoir un mauvais jour. Lui, non.»
L'impression physique demeure toujours aussi oppressante. Ses muscles de centaure lui offrent de multiplier les coups en alliant puissance et vivacité. Il gifle la balle, son lift à hauteur d'épaule agresse, transperce, use. Sa couverture en défense reste stupéfiante. Avec un arsenal technique, physique et tactique sans équivalent sur terre, sa domination n'a jamais connu un tel éclat.
Federer-Nadal, la force contre la grâce, l'inspiration contre la solidité. Mais plus seulement. Les forces s'équilibrent. Jusqu'à basculer ? Le face-à-face connaîtra des prolongements, peut-être dès Wimbledon (du 23 juin au 6 juillet) où Roger Federer règne en maître depuis 2003 mais voit la menace enfler, jusqu'à lui faire de l'ombre…

Ana Ivanovic remporte son premier Roland-Garros

Ana Ivanovic remporte
son premier Roland-Garros
Ana Ivanovic a triomphé de la Russe Dinara Safina en finale (6/4 6/3). La future numéro 1 mondiale décroche son premier titre du Grand Chelem à 20 ans.
Justine Henin, vainqueur des trois derniers titres, avait laissé Roland Garros orpheline en annonçant sa retraite il y a quelques semaines. L'Open de France s'est trouvé une nouvelle reine. Ana Ivanovic, 20 ans, est devenue la première Serbe à inscrire son nom au palmarès. Une passation de pouvoir en mains propres puisque la Belge avait réservé la surprise au public du Central de remettre le trophée. La consécration de la prochaine numéro 1 mondiale est amplement méritée. Elle le fut autant sur le plan tennistique que mental. En finale ce samedi, la joueuse de Belgrade s'est offert une triple revanche. Sur l'année dernière, quand elle fut balayée sur le même court par Justine Henin (6/1 6/2). Sur les tournois du Grand Chelem, après deux finales perdues (Roland Garros 2007, Open d'Australie 2008). Et sur Dinara Safina, qui avait remporté leur seule confrontation sur terre battue.
Ivanovic démarre fort
L'une des clés de cette finale résidait ainsi dans l'approche psychologique de l'événement. Car les deux joueuses avaient des arguments pour fuir la pression. Ana Ivanovic était assurée de porter l'étendard de meilleure joueuse du monde au classement publié lundi. Dinara Safina, elle, se considérait comme une miraculée après avoir sauvé des balles de match contre Maria Sharapova et Elena Dementieva. Mais une finale de Grand Chelem pouvait-elle réellement s'accompagner d'une totale décontraction ? A tour de rôle, les deux filles allaient connaître la réponse. Dans un premier temps, la petite expérience de la Serbe prévalait. Retenant la leçon de ses deux précédentes finales de Grand Chelem, la Belgradoise effaçait le spectre Henin, ne laissant pas le temps à son adversaire de prendre ses marques. Comme si elle avait un prochain rang à justifier. Volontiers agressive, Ivanovic se comportait en patronne, réalisant le break dès le premier jeu du match (1/0), puis elle renouvelait cet avantage quelques minutes plus tard (4/1).
Ivanovic au mental
La tempête animant la tête de Safina, frustrée, s'exprimait par un premier jet de raquette, qui avait l'effet bénéfique. Calmée, prenant la balle plus tôt, la Russe effaçait une partie de son retard (4/3) puis égalisait sur un jeu où elle était d'abord menée 40-0 (4/4). La tension gagnait Ivanovic, qui avait eu une balle de 5-1. Mais elle n'oubliait pas la tête de série numéro 14. Safina, à nouveau, concédait son engagement puis dans un jeu où les opportunités se partageaient, Ivanovic empochait finalement la première manche en 45 minutes (6/4). Plutôt brouillonne jusque-là, la partie montait d'un cran. Privée de joker, Safina démontrait ses vertus de combattante. Mais la Serbe n'était pas non plus avare en efforts. Sa couverture de terrain, ses variations lui permettaient de faire craquer son adversaire (3/1). Sa marge était pourtant minime. Sur chaque jeu, le sort du match pouvait basculer. Comme à 4-2, où la Russe remportait un jeu de plus de 10 minutes (4/3). Au-delà de l'aspect purement technique, les deux filles se livraient une véritable guerre des nerfs. Ceux d'Ivanovic étaient finalement les plus forts. La Serbe s'offrait son premier titre du Grand Chelem sur une dernière balle courte mal maîtrisée par la Russe (6/3). Cela valait bien quelques larmes.