Création du premier embryon
hybride homme-animal
En plein débat britannique sur la future loi de bioéthique, des chercheurs de Newcastle annoncent avoir produit des cellules humaines à partir d'ovules de vache.
C'est un joli pavé dans la mare qu'ont lancé les chercheurs de l'université de Newcastle en annonçant la création d'un embryon hybride homme-animal. Alors qu'en Grande-Bretagne le débat politique, religieux et scientifique relatif à un projet de loi de bioéthique concernant l'aide à la procréation et l'utilisation d'embryons humains venait tout juste de se calmer, l'équipe de Lyle Armstrong a annoncé à la BBC avoir réussi à produire un embryon à partir d'un ovocyte de vache et de cellules humaines. Une première au Royaume-Uni et en Europe. Le premier embryon hybride a apparemment été créé en 2003 à Shanghaï avec des cellules d'homme et de lapin.
Le but de l'exercice n'est pas de donner naissance à des chimères, mais de fournir un mode de production de cellules souches sans utiliser d'ovocytes humains, dans le cadre de recherches de nouveaux traitements pour des maladies graves et incapacitantes, comme Parkinson et Alzheimer. Au terme de chaudes disputes sur l'intérêt scientifique de telles expériences, le premier ministre Gordon Brown a fini par déclarer il y a quelques jours qu'il retirait ses consignes de vote concernant la future loi relative aux questions de fécondation in vitro et devant faciliter les recherches déjà autorisées en Grande-Bretagne sur l'embryon humain.
Le point le plus critiqué du texte avait justement trait à l'autorisation de créer des cellules hybrides homme-animal. Lors de son sermon du Vendredi saint, le cardinal Keith O'Brien a déclaré que ce projet de loi était une «attaque monstrueuse contre les droits de l'homme, la dignité humaine et le genre humain ».
Pour des raisons religieuses, des députés travaillistes, ainsi que trois ministres catholiques de Gordon Brown avaient annoncé qu'ils n'hésiteraient pas à voter contre ce texte qui remet à jour la précédente loi de 1990. Le catholique Paul Murphy, ministre en charge des Affaires galloises, était prêt à démissionner pour pouvoir voter contre les consignes de son parti.
Un demi-succès
Pour autant, les biologistes de Newcastle n'ont pas agi dans l'illégalité pour produire leur embryon hybride. Ils avaient reçu, comme l'équipe concurrente de Stephen Minger au King's College de Londres, une autorisation spéciale de la part de l'agence de biomédecine britannique (HFEA, Human Fertilisation and Embryology Authority) (voir nos éditions du 6 septembre 2007). L'autorisation était assortie de règles très strictes, comme l'interdiction d'implanter les embryons obtenus dans un utérus maternel et l'obligation de détruire les cellules 14 jours après la fécondation. Mais Lyle Armstrong et son équipe n'ont pas eu besoin d'obéir à cette dernière injonction, puisque leur expérience n'a été qu'un demi-succès. L'embryon n'a vécu que trois jours, jusqu'à un stade où il s'était divisé en 32 cellules. La technique utilisée pour obtenir l'embryon s'apparente à celle du clonage, inaugurée en 1997 avec la naissance de la brebis clonée Dolly en Écosse. Après avoir retiré l'ADN d'un ovule de vache, les chercheurs y ont injecté le matériel génétique d'une cellule souche embryonnaire humaine. D'après le professeur John Burn, directeur de l'Institut de génétique humaine de l'université de Newcastle, le résultat est «à 99,9 % humain et à 0,1 % animal».
Avant d'espérer réellement travailler avec de tels embryons, afin d'en extraire des cellules souches, il faut attendre au moins six jours. L'avancée gêne aussi la communauté scientifique, puisqu'elle a été annoncée publiquement à la télévision avant d'être publiée dans une revue scientifique à comité de lecture. «Il ne s'agit que de travaux préliminaires, qui n'avaient pas vocation à être rendus publics, explique Karen Bidewell, porte-parole de l'université de Newcastle. Mais le sujet a été évoqué par Lyle Armstrong la semaine dernière devant la Knesset en Israël, et la BBC a eu l'information.»
C'est un joli pavé dans la mare qu'ont lancé les chercheurs de l'université de Newcastle en annonçant la création d'un embryon hybride homme-animal. Alors qu'en Grande-Bretagne le débat politique, religieux et scientifique relatif à un projet de loi de bioéthique concernant l'aide à la procréation et l'utilisation d'embryons humains venait tout juste de se calmer, l'équipe de Lyle Armstrong a annoncé à la BBC avoir réussi à produire un embryon à partir d'un ovocyte de vache et de cellules humaines. Une première au Royaume-Uni et en Europe. Le premier embryon hybride a apparemment été créé en 2003 à Shanghaï avec des cellules d'homme et de lapin.
Le but de l'exercice n'est pas de donner naissance à des chimères, mais de fournir un mode de production de cellules souches sans utiliser d'ovocytes humains, dans le cadre de recherches de nouveaux traitements pour des maladies graves et incapacitantes, comme Parkinson et Alzheimer. Au terme de chaudes disputes sur l'intérêt scientifique de telles expériences, le premier ministre Gordon Brown a fini par déclarer il y a quelques jours qu'il retirait ses consignes de vote concernant la future loi relative aux questions de fécondation in vitro et devant faciliter les recherches déjà autorisées en Grande-Bretagne sur l'embryon humain.
Le point le plus critiqué du texte avait justement trait à l'autorisation de créer des cellules hybrides homme-animal. Lors de son sermon du Vendredi saint, le cardinal Keith O'Brien a déclaré que ce projet de loi était une «attaque monstrueuse contre les droits de l'homme, la dignité humaine et le genre humain ».
Pour des raisons religieuses, des députés travaillistes, ainsi que trois ministres catholiques de Gordon Brown avaient annoncé qu'ils n'hésiteraient pas à voter contre ce texte qui remet à jour la précédente loi de 1990. Le catholique Paul Murphy, ministre en charge des Affaires galloises, était prêt à démissionner pour pouvoir voter contre les consignes de son parti.
Un demi-succès
Pour autant, les biologistes de Newcastle n'ont pas agi dans l'illégalité pour produire leur embryon hybride. Ils avaient reçu, comme l'équipe concurrente de Stephen Minger au King's College de Londres, une autorisation spéciale de la part de l'agence de biomédecine britannique (HFEA, Human Fertilisation and Embryology Authority) (voir nos éditions du 6 septembre 2007). L'autorisation était assortie de règles très strictes, comme l'interdiction d'implanter les embryons obtenus dans un utérus maternel et l'obligation de détruire les cellules 14 jours après la fécondation. Mais Lyle Armstrong et son équipe n'ont pas eu besoin d'obéir à cette dernière injonction, puisque leur expérience n'a été qu'un demi-succès. L'embryon n'a vécu que trois jours, jusqu'à un stade où il s'était divisé en 32 cellules. La technique utilisée pour obtenir l'embryon s'apparente à celle du clonage, inaugurée en 1997 avec la naissance de la brebis clonée Dolly en Écosse. Après avoir retiré l'ADN d'un ovule de vache, les chercheurs y ont injecté le matériel génétique d'une cellule souche embryonnaire humaine. D'après le professeur John Burn, directeur de l'Institut de génétique humaine de l'université de Newcastle, le résultat est «à 99,9 % humain et à 0,1 % animal».
Avant d'espérer réellement travailler avec de tels embryons, afin d'en extraire des cellules souches, il faut attendre au moins six jours. L'avancée gêne aussi la communauté scientifique, puisqu'elle a été annoncée publiquement à la télévision avant d'être publiée dans une revue scientifique à comité de lecture. «Il ne s'agit que de travaux préliminaires, qui n'avaient pas vocation à être rendus publics, explique Karen Bidewell, porte-parole de l'université de Newcastle. Mais le sujet a été évoqué par Lyle Armstrong la semaine dernière devant la Knesset en Israël, et la BBC a eu l'information.»
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