samedi 19 avril 2008

Un premier satellite pour le Vietnam

Un premier satellite pour le Vietnam
Le lanceur Ariane 5 ECA a réussi vendredi soir la mise sur orbite de Vinasat-1, depuis la base de Kourou, en Guyane.
Une Ariane-5 a lancé dans la nuit de vendredi à samedi le premier satellite vietnamien. La fusée a parfaitement décollé de la base spatiale de Kourou, en Guyane, à 00h17, heure de Paris.
Dans la soute de ce deuxième lanceur Ariane de l'année 2008, Vinasat-1, un satellite de télécommunication construit par Lockheed Martin Commercial Space Systems pour le compte de Vietnam Post and Telecommunications Corporation. D'une durée de vie de 15 ans, Vinasat-1 entrera en service un mois environ après son lancement. Il couvrira tout le Vietnam, et sera dirigé depuis un centre de contrôle situé dans une province du nord du pays.
Le Vietnam connaît depuis dix ans une croissance annuelle supérieure à 7%. Ce premier satellite doit permettre de soutenir l'arrivée massive des internautes (19 millions aujourd'hui) et des possesseurs de téléphones mobiles (40 millions de portables).
La fusée européenne doit également mettre en orbite le satellite Star One C2, de l'opérateur brésilien Star One, qui couvrira toute l'Amérique du Sud.

Manifestations antifrancaises en Chine

Manifestations antifrançaises en ChineLes rassemblements visent notamment l'enseigne Carrefour, l'ambassade de France et le lycée français de Pékin, pour dénoncer l'attitude de Paris sur le Tibet et les JO.» Notre dossier spécial
Malgré les velléités d'apaisement affichées par le Parti communiste, plusieurs manifestations anti-françaises ont éclaté samedi en Chine, pour protester contre l'attitude de la France sur le Tibet et les Jeux olympiques. Le plus gros rassemblement a eu lieu à Wuhan, ville industrielle du centre de huit millions d'habitants. Selon la police et des témoins, ils étaient des centaines, voire des milliers, à défiler devant des magasins Carrefour, brandissant des drapeaux chinois. Des photos publiées sur des forums Internet confirmaient la présence d'une large foule défilant à Wuhan. Des manifestants portaient un drapeau français maculé de croix gammées et traitant Jeanne d'Arc de «prostituée». La police et le gouvernement de Wuhan n'ont pas souhaité faire de commentaires.
D'autres protestations devant des supermarchés Carrefour se sont déroulées samedi dans plusieurs villes chinoises. «Il y a eu des manifestations devant quatre des neuf magasins de Pékin (...) 50 à 100 personnes à chaque fois, avec des banderoles», a déclaré un responsable du groupe en Chine, sous le couvert de l'anonymat. A Qingdao, un rassemblement a également regroupé «50 à 100 personnes». Selon la chaîne de Hong Kong Cable TV, plusieurs milliers de personnes étaient également rassemblées devant le Carrefour de Hefei. Le magasin a été fermé, selon une employée qui s'est refusée à fournir plus de précisions.
Manifestation à Paris
Dans la capitale, deux petites manifestations se sont aussi produites. Une dizaine de voitures décorées de drapeaux chinois ont circulé autour de l'ambassade de France avant que le quartier ne soit bouclé par une centaine de policiers anti-émeute. Un peu plus tard, un petit groupe de Chinois s'est rassemblé dans le calme devant le Lycée français de Pékin, brandissant des pancartes.
A Paris, un rassemblement d'étudiants chinois est également prévu samedi de midi à 16 heures, place de la République.
Le fiasco du passage de la flamme olympique à Paris et les menaces de bouder la cérémonie d'ouverture des JO ont provoqué un sérieux coup de froid entre la France et la Chine.
Depuis plusieurs jours sont lancés des appels au boycott des produits français, symbolisés par la forte présence de Carrefour en Chine où le groupe possède plus de cent magasins, très populaires.
La presse française est aussi la cible des médias chinois, dénonçant sa couverture «biaisée» des événements du Tibet, interdit aux journalistes étrangers.
Vendredi, Nicolas Sarkozy a renouvelé son appel «à la reprise du dialogue entre les représentants du dalaï-lama et les autorités chinoises», lors d'un entretien à l'Elysée avec un représentant spécial du président Hu Jintao. «Il a été convenu que les échanges entre la France et la Chine se poursuivraient ces prochains jours dans le cadre du partenariat stratégique franco-chinois, que les deux parties entendent continuer à approfondir», selon un communiqué de l'Elysée.

vendredi 18 avril 2008

La France double son aide alimentaire aux pays pauvres

Face la crise alimentaire mondiale, Nicolas Sarkozy annonce que l'aide française sera portée à 60 millions d'euros dès 2008.
La France doublera «dès cette année son enveloppe d'aide alimentaire en la portant à 60 millions d'euros pour 2008 », soit près de 100 millions de dollars, pour faire face à la crise alimentaire mondiale. Nicolas Sarkozy a annoncé cette mesure vendredi à Paris lors de la troisième réunion du cycle des «MEM» (Economies majeures, ou «Major economy meeting»). Une réunion rassemblant les seize principales économies de la planète, lancée en 2007 à Washington et consacrée au changement climatique.
«Il est urgent d'agir pour renforcer la sécurité alimentaire à un moment où 37 pays connaissent une crise alimentaire très grave. Nous ne pouvons pas rester indifférents à la révolte de ceux qui ne peuvent plus manger à leur faim», a déclaré le chef de l'État. Il entend «proposer prochainement un partenariat mondial pour l'alimentation et l'agriculture». Partenariat impliquant «une coordination accrue des acteurs internationaux, institutions, Etats, secteur privé et ONG». Le chef de l'Etat a également souligné l'impact des dérèglements climatiques sur les crises alimentaires». «Il y a urgence et cette urgence doit pousser chacun de nous à dépasser ses positions défensives», a jugé Nicolas Sarkozy, rappelant qu'un accord international pour contrer le changement climatique devait intervenir en 2009 à la conférence de l'Onu à Copenhague.
Ce discours a été jugé «très mou» par Greenpeace qui a déploré une réaction «molle» à l'allocution prononcée mercredi soir par le président américain George W. Bush. Ce dernier a annoncé un simple plafonnement des émissions de gaz à effet de serre de son pays en 2025, alors que l'Union européenne vise une diminution de 50% au plan mondial pour 2050. Greenpeace a notamment regretté que Nicolas Sarkozy n'ait pas rappelé le caractère «nécessairement contraignant» des objectifs chiffrés de réduction des gaz à effet de serre.
Le «problème» des biocarburants
Alors que
des «émeutes de la faim» ont éclaté ces derniers mois dans plusieurs pays après la forte hausse des prix des matières premières agricoles, le directeur général du Fonds monétaire international (FMI), Dominique Strauss-Kahn, a expliqué vendredi matin sur Europe 1 que le fait de produire des biocarburants à partir de produits alimentaires posait «un vrai problème moral». A la question de savoir s'il était en faveur d'un arrêt ou d'une réflexion sur un moratoire sur les biocarburants, il a répondu positivement, tout en précisant: «Quand ils utilisent des denrées alimentaires».
Aux Etats-Unis, George W. Bush a annoncé lundi une aide d'urgence de 200 millions de dollars, tandis que le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a appelé la communauté mondiale à prendre des mesures immédiates et à long terme.
INFOGRAPHIE : La carte des émeutes de la faim

Le prix du riz à son plus haut historique

Le riz bat de nouveaux records
La tonne de riz thaï a atteint les 1000 dollars hier à Chicago. Un phénomène qui pourrait amplifier les tensions à l'origine des émeutes de la faim.
La tonne de riz thaï atteint de nouveaux records. Quelques semaines après avoir pris 30% en l'espace d'une séance, les cours ont passé un nouveau seuil symbolique, celui des 1000$. En cause dans ce mouvement: les importateurs cherchent désormais à sécuriser leurs approvisionnements en procédant à des achats sur le marché.
Depuis quelques semaines, de nombreux pays, dont l'Egypte, le Vietnam, l'Inde, la Chine et le Cambodge, ont procédé à des restrictions sur leurs exportations. Dernière nouvelle en date: les Philippines, qui voulaient procéder à des achats massifs de riz, n'ont pas réussi à s'approvisionner à hauteur de leurs espérances, quelques jours après que le Bangladesh ait lui aussi essuyé un échec semblable.
1 dollar le kilo
A ce rythme-là, nul doute que l'on pourrait bientôt assister à de nouvelles émeutes de la faim, un phénomène récemment apparu dans de nombreux pays avec la montée de denrées de base alimentaires comme le blé ou le riz. Car à 1$ le kilo de riz thaï sur le marché, la situation devient plus que critique pour certaines populations dont le niveau de vie dépasse souvent à peine les 1$ ou 2$ par jour.
Pris de panique à l'idée de voir la famine s'installer dans certaines régions, certains gouvernements, soucieux de ne pas voir des révoltes de la faim éclater, amplifient le phénomène en procédant à des achats bien plus importants qu'à l'accoutumée. Le phénomène est surtout perceptible en Asie, où le riz occupe une place importante, voire prédominante, dans l'alimentation.
Demande en hausse et offre limitée: il n'en fallait pas plus pour doper les prix. Reste que pour certains observateurs, on serait proche du pic, aucun évènement naturel n'étant de nature à justifier une telle envolée des prix.

vendredi 11 avril 2008

Oui à un boycott de la cérémonie, pas des JO

Oui à un boycott de la cérémonie,
pas des JO
Deux Français sur trois souhaitent que la France n'envoie pas de délégation officielle à Pékin pour l'ouverture des Jeux si la situation se dégrade au Tibet.
Nicolas Sarkozy demande une reprise du dialogue entre Pékin et le dalaï-lama, avant de prendre une décision relative à la participation de la France à la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques. Une majorité de 53 % des Français juge cette position satisfaisante, selon notre sondage OpinionWay-Le Figaro-LCI. Dans le même temps, 67 % des sondés sont favorables à un boycott de la cérémonie si la situation au Tibet devait se dégrader. Seuls 23 % se disent favorables à un boycott pur et simple des Jeux, contre 64 % qui y sont opposés.
Loin devant l'envoi d'une mission humanitaire en Colombie pour secourir Ingrid Betancourt, le passage houleux de la flamme à Paris et l'éventuel boycott des JO occupent la première place dans l'esprit des Français, qu'ils soient de droite ou de gauche. Sur ces questions, les clivages politiques sont assez marqués.
77 % des électeurs de Nicolas Sarkozy au premier tour de la présidentielle soutiennent sa position, exprimée mardi, en marge d'un déplacement à Cahors. «Il faut qu'ils se parlent, a dit le président, au sujet de Pékin et des opposants tibétains, et qu'on évite de prendre en quelque sorte la flamme olympique en otage autour de questions qui sont par ailleurs extrêmement préoccupantes.»
La position est jugée «sage et responsable» par les sondés. «Il met la pression sans position irréversible», disent-ils, en soulignant qu'il ne peut «pas agir autrement» ni avoir «réellement une position tranchée compte tenu des diverses implications des relations entre la Chine et la France».

jeudi 3 avril 2008

Création du premier embryon hybride homme-animal

Création du premier embryon
hybride homme-animal
En plein débat britannique sur la future loi de bioéthique, des chercheurs de Newcastle annoncent avoir produit des cellules humaines à partir d'ovules de vache.
C'est un joli pavé dans la mare qu'ont lancé les chercheurs de l'université de Newcastle en annonçant la création d'un embryon hybride homme-animal. Alors qu'en Grande-Bretagne le débat politique, religieux et scientifique relatif à un projet de loi de bioéthique concernant l'aide à la procréation et l'utilisation d'embryons humains venait tout juste de se calmer, l'équipe de Lyle Armstrong a annoncé à la BBC avoir réussi à produire un embryon à partir d'un ovocyte de vache et de cellules humaines. Une première au Royaume-Uni et en Europe. Le premier embryon hybride a apparemment été créé en 2003 à Shanghaï avec des cellules d'homme et de lapin.
Le but de l'exercice n'est pas de donner naissance à des chimères, mais de fournir un mode de production de cellules souches sans utiliser d'ovocytes humains, dans le cadre de recherches de nouveaux traitements pour des maladies graves et incapaci­tantes, comme Parkinson et Alzheimer. Au terme de chaudes disputes sur l'intérêt scientifique de telles expériences, le premier ministre Gordon Brown a fini par déclarer il y a quelques jours qu'il retirait ses consignes de vote concernant la future loi relative aux questions de fécondation in vitro et devant faciliter les recherches déjà autorisées en Grande-Bre­tagne sur l'embryon humain.
Le point le plus critiqué du texte avait justement trait à l'autorisation de créer des cellules hybrides homme-animal. Lors de son sermon du Vendredi saint, le cardinal Keith O'Brien a déclaré que ce projet de loi était une «attaque monstrueuse contre les droits de l'homme, la dignité humaine et le genre humain ».
Pour des raisons religieuses, des députés travaillistes, ainsi que trois ministres catholiques de Gordon Brown avaient annoncé qu'ils n'hésiteraient pas à voter contre ce texte qui remet à jour la précédente loi de 1990. Le catholique Paul Murphy, ministre en charge des Affaires galloises, était prêt à démissionner pour pouvoir voter contre les consignes de son parti.
Un demi-succès
Pour autant, les biologistes de Newcastle n'ont pas agi dans l'illégalité pour produire leur embryon hybride. Ils avaient reçu, comme l'équipe concurrente de Stephen Minger au King's College de Londres, une autorisation spéciale de la part de l'agence de biomédecine britannique (HFEA, Human Fertilisation and Embryology Authority) (voir nos éditions du 6 septembre 2007). L'autorisation était assortie de règles très strictes, comme l'interdiction d'implanter les embryons obtenus dans un utérus maternel et l'obligation de détruire les cellules 14 jours après la fécondation. Mais Lyle Armstrong et son équipe n'ont pas eu besoin d'obéir à cette dernière injonction, puisque leur expérience n'a été qu'un demi-succès. L'embryon n'a vécu que trois jours, jusqu'à un stade où il s'était divisé en 32 cellules. La technique utilisée pour obtenir l'embryon s'apparente à celle du clonage, inaugurée en 1997 avec la naissance de la brebis clonée Dolly en Écosse. Après avoir retiré l'ADN d'un ovule de vache, les chercheurs y ont injecté le matériel génétique d'une cellule souche embryonnaire humaine. D'après le professeur John Burn, directeur de l'Institut de génétique humaine de l'université de Newcastle, le résultat est «à 99,9 % humain et à 0,1 % animal».
Avant d'espérer réellement travailler avec de tels embryons, afin d'en extraire des cellules souches, il faut attendre au moins six jours. L'avancée gêne aussi la communauté scientifique, puisqu'elle a été annoncée publiquement à la télévision avant d'être publiée dans une revue scientifique à comité de lecture. «Il ne s'agit que de travaux préliminaires, qui n'avaient pas vocation à être rendus publics, explique Karen Bidewell, porte-parole de l'université de Newcastle. Mais le sujet a été évoqué par Lyle Armstrong la semaine der­nière devant la Knesset en Israël, et la BBC a eu l'information.»