Birmanie : la junte menace encore les manifestants
A Rangoun, les forces de l’ordre ont chargé la foule puis effectué des tirs de sommation. Ils exigent que les quelques 10.000 manifestants se dispersent. Les troupes birmanes ont à nouveau eu recours à la force vendredi contre plusieurs milliers de personnes qui manifestaient dans le centre de Rangoun. Ces nouvelles violences, ponctuées par des tirs de sommation, se sont produites près de la pagode Sule, dans le centre-ville, selon des témoins. Les forces de sécurité auraient intimé l'ordre par haut-parleur aux manifestants (environ 10.000) de se disperser avant que la police ne lance une première charge à coups de matraque. Après cette charge, les manifestants se sont regroupés et les forces de sécurité ont eu recours à des tirs de sommation.
Par ailleurs, les troupes birmanes ont pris position dans les principaux monastères bouddhistes de Rangoun pour y neutraliser les moines, à la tête des manifestations depuis plus d'une dizaine de jours. Des témoins ont indiqué que quatre moines avaient été arrêtés lors d'un raid contre un monastère.
Depuis mercredi, au moins 10 personnes ont été tuées dans les principales villes de Birmanie, dont un journaliste de télévision japonais, mortellement touché jeudi lorsque les soldats ont tiré sur la foule des manifestants. Un bilan que conteste Bob Davis, l'ambassadeur d'Australie sur place. Selon lui, le nombre exact des victimes est "significativement plus élevé". "Plusieurs fois les 10 admis par les autorités", a-t-il ajouté. Des centaines de personnes ont aussi été arrêtées en deux jours
Selon une chaîne de télévision japonaise, Fuji TV, qui s’appuie sur des images qu’elle a diffusées, le reporter japonais mort jeudi aurait été abattu délibérément et à bout portant par un soldat, pendant une charge contre des manifestants.
Le web coupé
La principale liaison à l'internet en Birmanie a arrêté de fonctionner vendredi, selon un responsable des télécoms qui a attribué le problème à "un câble sous-marin endommagé". Pourtant, une source occidentale fiable à Rangoun a indiqué que la coupure a été ordonnée par la junte militaire qui chercherait à empêcher la diffusion, hors de Birmanie, d'informations, de photos et de vidéos sur la répression en cours.
Du côté de la communauté internationale, les Etats-Unis ont pris de nouvelles sanctions à l'encontre d'une douzaine de hauts responsables birmans, dont les deux généraux à la tête de la junte militaire. Washington a également demandé à la Chine, en tant que principal partenaire économique et politique de la Birmanie, d'user de son influence pour empêcher un nouveau bain de sang.
Les pays de l'Asie du sud-est ont également exprimé leur "révulsion" et appelé la junte birmane à "exercer la plus grande retenue et à chercher une solution politique" à la crise. Vendredi la Thaïlande voisine a annoncé qu'elle avait mobilisé des avions prêts à évacuer les ressortissants étrangers si la crise birmane venait à empirer.
Enfin, le Conseil des droits de l'Homme de l'ONU va convoquer une session d'urgence sur la Birmanie, ont annoncé des diplomates vendredi. Une pétition en ce sens, déposée par des pays occidentaux, a en effet reçu le soutien d'un tiers des 47 pays représentés dans cette instance onusienne. Et l'émissaire de l'ONU pour la Birmanie, Ibrahim Gambari, est arrivé vendredi à Singapour, d'où il devait repartir samedi pour la Birmanie.
Par ailleurs, les troupes birmanes ont pris position dans les principaux monastères bouddhistes de Rangoun pour y neutraliser les moines, à la tête des manifestations depuis plus d'une dizaine de jours. Des témoins ont indiqué que quatre moines avaient été arrêtés lors d'un raid contre un monastère.
Depuis mercredi, au moins 10 personnes ont été tuées dans les principales villes de Birmanie, dont un journaliste de télévision japonais, mortellement touché jeudi lorsque les soldats ont tiré sur la foule des manifestants. Un bilan que conteste Bob Davis, l'ambassadeur d'Australie sur place. Selon lui, le nombre exact des victimes est "significativement plus élevé". "Plusieurs fois les 10 admis par les autorités", a-t-il ajouté. Des centaines de personnes ont aussi été arrêtées en deux jours
Selon une chaîne de télévision japonaise, Fuji TV, qui s’appuie sur des images qu’elle a diffusées, le reporter japonais mort jeudi aurait été abattu délibérément et à bout portant par un soldat, pendant une charge contre des manifestants.
Le web coupé
La principale liaison à l'internet en Birmanie a arrêté de fonctionner vendredi, selon un responsable des télécoms qui a attribué le problème à "un câble sous-marin endommagé". Pourtant, une source occidentale fiable à Rangoun a indiqué que la coupure a été ordonnée par la junte militaire qui chercherait à empêcher la diffusion, hors de Birmanie, d'informations, de photos et de vidéos sur la répression en cours.
Du côté de la communauté internationale, les Etats-Unis ont pris de nouvelles sanctions à l'encontre d'une douzaine de hauts responsables birmans, dont les deux généraux à la tête de la junte militaire. Washington a également demandé à la Chine, en tant que principal partenaire économique et politique de la Birmanie, d'user de son influence pour empêcher un nouveau bain de sang.
Les pays de l'Asie du sud-est ont également exprimé leur "révulsion" et appelé la junte birmane à "exercer la plus grande retenue et à chercher une solution politique" à la crise. Vendredi la Thaïlande voisine a annoncé qu'elle avait mobilisé des avions prêts à évacuer les ressortissants étrangers si la crise birmane venait à empirer.
Enfin, le Conseil des droits de l'Homme de l'ONU va convoquer une session d'urgence sur la Birmanie, ont annoncé des diplomates vendredi. Une pétition en ce sens, déposée par des pays occidentaux, a en effet reçu le soutien d'un tiers des 47 pays représentés dans cette instance onusienne. Et l'émissaire de l'ONU pour la Birmanie, Ibrahim Gambari, est arrivé vendredi à Singapour, d'où il devait repartir samedi pour la Birmanie.